L'accident de la plateforme pétrolière de BP est une véritable catastrophe écologique. Le pétrole se fait plus rare et il faut aller le chercher toujours plus loin dans des conditions de plus en plus difficile.
Espérons au moins que cet accident nous fera réfléchir sur le développement économique et la préservation de l'environnement et de notre planète tout simplement.
Cette catastrophe nous apporte un autre enseignement. Quelques mois à peine avant la catastrophe, BP revendiquait la suppression de normes de sécurité contraignantes imposées par les Etats au prétexte que c'était une entreprise majeure qui maitrisait les risques. Pour BP, « les démarches volontaires des exploitants de plates-formes étaient bien plus efficaces que les normes de sécurité imposées par les Etats » (*). En clair, la suppression de normes est une source d'économie... Certes les normes de sécurité en vigueur et qui devaient être renforcées n'ont pas été suffisantes pour empêcher la catastrophe, mais il est certain aussi que BP ne maitrisait pas tout. « Le marché » basé sur le profit ne peut pas se réguler tout seul et ne doit pas imposer ses lois...
L'article de Politis, nous explique que nous ne sommes pas au bout de nos peines et que d'autres catastrophes sont à venir.
Inquiétant...
DH
(*)BP opposed stricter safety rules
jeudi 17 juin 2010, par Patrick Piro
Du fait de son ampleur, la marée noire du golfe du Mexique impose de tirer des leçons. Elle a, en particulier, mis au jour la dangerosité extrême des forages offshore. Mais la pression économique qui pèse sur le secteur pétrolier prime sur une réelle considération des risques.
Politiques, économistes, experts, pétroliers : tous acquiescent, il y aura un « avant » et un « après » la catastrophe du golfe du Mexique. Depuis le 20 avril et l’explosion de la plateforme de forage Deepwater Horizon, qui a tué 11 employés, près de 3 millions de litres de pétrole se répandent chaque jour en mer, crachés à 1 500 mètres de profondeur. Le puits endommagé pourrait n’être obturé que mi-août. La marée noire souille des centaines de kilomètres de zones naturelles fragiles du sud des États-Unis, elle est déjà plus importante que celle de l’Exxon Valdez en Alaska, en 1989, qui fait référence d’ultime accident du genre aux États-Unis.
Mais un « avant » et un « après » pour bien d’autres raisons. Pour le pétrolier BP, exploitant du puits, qui devra assumer des conséquences sans précédent et incalculables – coût, procès, image, crédibilité, etc. Et pour l’ensemble de la profession. Les observateurs ont beau jeu de stigmatiser les erreurs de BP, l’accident de Deepwater Horizon, parce qu’il sanctionne le risque des forages en mer (offshore), va durcir les futures autorisations de forer et les règles de sécurité.
Des leçons seront donc tirées. Mais elles ne rassurent pas : à défaut pour nos sociétés de soigner résolument leur pétro-dépendance, comment se convaincre que l’on parviendra à brider la course à l’offshore profond, dernière frontière de la course folle à l’or noir ? Au lieu d’être celui du « plus jamais ça », l’accident BP pourrait à l’inverse être précurseur d’une ère du risque pétrolier croissant – des forages chaque fois plus profonds et délicats –, auquel nos sociétés finiraient par se résoudre, pesant le pour et le contre.
« Le golfe du Mexique est très vaste, le volume de pétrole est minuscule en comparaison avec celui de l’eau, et l’impact environnemental devrait être très, très modeste » : cette récente tirade est de Tony Hayward, directeur général de BP. On peut la juger du dernier cynisme ; ou comme l’expression de l’inconscient de nos sociétés schizophrènes.
Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture du dossier de POLITIS n°1107 de cette semaine :