Le couple Mégret devant la justice
Article paru dans l'édition du 19 septembre 2006.
MNR . Les leaders du parti d’extrême droite accusés de détournement de fonds.
Le chef du Mouvement national républicain (MNR), Bruno Mégret, comparaît jusqu’à demain devant le tribunal correctionnel de Marseille. Le leader du petit parti d’extrême droite et sa femme sont accusés d’avoir détourné des fonds publics en 2000 et 2001, alors qu’ils étaient aux commandes de la mairie de Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône.
À l’ouverture de l’information judiciaire, plusieurs employés de mairie, dont des cadres du parti, avaient « lâché » leur chef, écrivant au juge d’instruction pour lui faire des « révélations ». Catherine Mégret, maire de la ville entre 1997 et 2002, lui était alors désignée comme instigatrice du « détournement de fonds publics ». La justice la poursuit pour avoir détourné 489 347 francs (74 600 euros) des caisses de la municipalité, afin d’envoyer plusieurs courriers sans rapport avec les affaires de la mairie, mais qui ont profité à son mari.
Les deux missives développent des thèmes nauséabonds chers au couple : une « Lettre ouverte aux maires de France contre l’injustice et l’inversion des valeurs », datée de novembre 2000 et un appel aux maires de France « Face à l’islamisme », de septembre 2001. Objectif de ce mailing : lancer la campagne de parrainages pour la présidentielle de 2002, pour laquelle celui qui avait été le numéro 2 du Front national a obtenu seulement 2,28 % des suffrages.
Bruno Mégret, qui s’est élevé contre « une véritable persécution judiciaire », a d’ores et déjà exprimé sa volonté de faire appel. Celui-ci étant suspensif, il pourrait lui permettre de continuer la collecte de signatures d’élus en vue de l’élection présidentielle. Pour son compte ou pour celui de Jean-Marie Le Pen a qui il vient de nouveau de faire allégeance. Mais une condamnation effriterait encore un peu plus son électorat, déjà passablement échaudé par les mensonges sur la gestion présentée comme « saine » de l’extrême droite dans l’une de ses « villes laboratoire » de Provence-Alpes-Côte d’Azur.