Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Référencement

Il y a actuellement  

  personnes connectées à Over-Blog dont  

  sur ce blog
  Blogue Parade - L'annuaire des blogues francophones - BlogueParade.com

 

Wikio - Top des blogs - Politique

Archives


Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
1 janvier 2006 7 01 /01 /janvier /2006 20:32


A Vitrolles, Catherine Mégret cultive son image de « novice »

 

Article paru dans l'édition du Monde du 06.10.02

 

La candidate du MNR, qui brigue sa réélection dimanche, a axé sa campagne autour de sa personnalité.

 

On ne sait jamais si la tutelle permanente de son époux la gêne ou l'arrange

 

lI y a un vrai mystère Catherine Mégret. Le 2 octobre dernier, lors du banquet de campagne précédant le premier tour de l'élection municipale partielle de Vitrolles, elle prit seule la parole, lisant le texte qu'on lui avait écrit avec une application d'écolière. Elle trébucha, et lança alors : « Il fallait bien que je me trompe sinon j'aurais été trop bonne et cela vous aurait déçus... »

 

Elle résumait ainsi son parcours depuis le premier banquet de campagne, en novembre 1996, où son mari, inéligible, la présentait au Front national en même temps qu'à la presse. Au milieu des militants enthousiastes mais un peu inquiets, elle lut donc son premier discours politique public. Elle se cogna les dents contre le micro, s'en excusa, soulignant qu'elle n'était qu'une novice qui se lançait pour venger l'injustice faite à son mari. Elle venait d'inventer son style et, sur le fond, elle n'en a jamais changé.

 

Recevant en février 1997 un journaliste du Berliner Zeitung, quelques jours après son élection comme maire d'une ville de 37 000 habitants, elle lui confie : « Les immigrés (...) ils font je ne sais combien de gamins qu'ils mettent dans la rue (...) ils ne les élèvent même pas. » Et de conclure : « Les Noirs sont plus doués pour la danse et pour le sport que les Blancs. »

 

Elle comparut devant le tribunal d'Aix pour ces propos, elle fut condamnée avant que la Cour de cassation ne casse l'arrêt. Devant ses juges, elle adopta cette même posture, mi- naïve, mi-méprisante, d'enfant étonnée de l'iniquité qui s'abat sur elle. Se présentant comme « maire de Vitrolles », elle fut sèchement renvoyée à sa condition de citoyenne ordinaire par le président, qui lui rappela que, devant la cour, elle n'était « que Mme Mégret et non la maire de Vitrolles ».

 

REFERENCE AFFECTIVE

 

Lors de la présentation de sa dernière candidature, en lisant son texte, elle commença à s'en prendre à la droite. Jusqu'à ce que son mari, habitué à ses gaffes, ne la coupe d'un geste autoritaire et lui rappelle que l'ennemi du MNR est exclusivement à gauche. On l'a encore récemment vue se faire interviewer sur le marché par une télévision : elle se tient face à la caméra, et son mari, sur le côté, lui glisse les réponses à l'oreille dès qu'elle patauge. On ne saura d'ailleurs jamais si cette tutelle permanente la gêne ou l'arrange.

 

Mais cette posture lui a réussi et le MNR en a fait un argument politique. Tout Vitrolles sait que Catherine Mégret ne vit pas à Vitrolles. Chacun est conscient qu'elle ne maîtrise aucun des dossiers de la ville.

 

Et pourtant elle a été réélue en 2001, et ses déboires politiques ou judiciaires ne l'atteignent aucunement. Bien au contraire, ils renforcent l'image qu'elle adore donner d'elle, celle d'une victime injustement attaquée. Le MNR l'a senti qui fait sa campagne actuelle sur « Catherine » et colle d'immenses cœurs rouges avec son prénom sur les murs de la ville, à côté d'autres où on lit « Avec Catherine les impôts baissent ». Peu de maires osent aujourd'hui personnaliser à ce point leur campagne.

 

Cette stratégie semble satisfaire la majorité des Vitrollais, qui l'ont réélue au moins une fois, et compenser les manques de la vie politique locale, notamment l'absence de charisme de son mari, qui, malgré son assurance oratoire, ne parvient toujours pas à séduire l'électorat. Mme Mégret est aussi la seule candidate qui soit présente depuis 1997, alors que gauche et droite ont à chaque échéance (1997, 2001, 2002) changé de candidat. Dans une ville bousculée et sans identité, où de nombreux résidents ne travaillent pas sur place, elle a peut-être représenté la seule référence affective durable.

 
MICHEL SAMSON
Partager cet article
Repost0
Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 2002 et