Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 2 octobre 2002.
Une lettre de Marie-George Buffet à Jacques Chirac : la droite ne peut rester neutre.
Dans un courrier daté d’hier, la secrétaire nationale du PCF vient de prendre l’initiative de s’adresser directement à Jacques Chirac au sujet de la situation à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), où deux listes, celle menée par Catherine Mégret et celle de la gauche menée par Guy Obino, restent en lice au second tour. La liste de l’UMP, qui aurait pu se maintenir au regard de son score et bien que très loin derrière, s’est retirée, mais aucun de ses responsables ne s’est prononcé sur le second tour, pas plus que les responsables de la seconde liste de droite présente au premier tour.
Rappelant les conditions nées du 21 avril 2002 et du vote Chirac au second tour pour battre Le Pen, Marie-George Buffet estime que la droite vitrollaise ne peut rester neutre dans ce cas de figure. Prenant acte du retrait de l’UMP, elle poursuit : " Toutefois, il ne faudrait pas que cela se traduise par un désengagement total et une forme de neutralité dévastatrice. Il ne s’agit évidemment pas de sceller des alliances contre nature et contre-productives, mais d’adopter une attitude républicaine sans équivoque. " Je n’ai pas eu le sentiment, note-t-elle, " que les déclarations des responsables locaux aillent en ce sens ".
Pour la dirigeante communiste, cette démarche est fondée " en mémoire " du 21 avril dernier. Elle écrit notamment : " En effet, le cas de figure de Vitrolles me semble être similaire, en d’autres proportions, au séisme politique du premier tour de l’élection présidentielle. Alors, vous le savez, notre message avait été d’une clarté sans voiles. En dépit de nos divergences politiques fortes, j’avais moi-même appelé le soir même du premier tout à voter nommément pour vous, afin d’écarter le danger de l’extrême droite. La même attitude de la part de la droite vitrollaise l’honorerait. Elle pourrait permettre à la République de reprendre le dessus, et aux hommes et aux femmes de cette ville de pouvoir enfin envisager d’autres horizons. " En effet, précise-t-elle, " depuis trop longtemps, la ville est dirigée par l’extrême droite de madame Catherine Mégret. Les valeurs qu’elle défend et met en ouvre sont contraires aux principes de la République, à la dignité de l’homme et de la femme. Cela n’est pas sans laisser de traces profondes. "
" Je sais votre attachement à la République, conclut la secrétaire nationale du PCF, c’est pourquoi je me permets, monsieur le président, d’attirer votre attention sur les risques qui continuent de menacer Vitrolles. "