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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
1 janvier 2006 7 01 /01 /janvier /2006 20:43

Vitrolles , le PS en désordre de bataille
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 30 août 2002.

 
 

Les Vitrollais retournent aux urnes le 29 septembre prochain. Un quitte ou double pour le MNR de Bruno Mégret. Une pré-campagne marquée par des querelles politiciennes au sein du PS qui inquiètent les militants antifascistes locaux.

 

Pour la gauche non-socialiste de Vitrolles, en désignant le 3 septembre prochain son chef de file pour l’élection municipale fixée par la préfecture des Bouches-du-Rhône aux 29 septembre et, s’il y a lieu, au 6 octobre prochains, le bureau national du Parti socialiste répondra du même coup à une question qui peut paraître incongrue à l’observateur extérieur : le PS, dont la prédominance locale a été reconnue par les autres partis de gauche, veut-il vraiment être à la tête de la liste et remporter cette élection ? !

 

Cette hésitation présumée peut s’expliquer par le fait qu’après quelques années de " gestion " d’extrême droite, Vitrolles est une ville dévastée. " Vitrolles c’est mort ! " entend-on le plus souvent dans les quartiers-champignons de cette agglomération sans âme poussée trop vite en bordure des complexes industriels de l’étang de Berre. En s’attaquant aux associations culturelles et sportives, aux syndicats, aux maisons de quartier, en menant une politique du tout sécuritaire (renforcement spectaculaire de la police municipale) sans toutefois réduire la petite délinquance et du tout discriminatoire (prime à la naissance pour les enfants français), les élus du MNR et du FN n’ont fait qu’accroître les divisions et les tensions au sein de la population et, comme l’estime Cathy Cau du collectif de direction de la section locale du PCF, " ont cassé toute la vie sociale " dans une commune qui était autrefois, par exemple, l’une des plus sportives du département.

 

Le désastre est aussi financier pour cette municipalité sévèrement épinglée par la chambre régionale des comptes. Gaspillages, privatisations, copinage et opacité ont marqué les années Mégret. Au point que, selon Michelle Domingues, élue d’opposition et responsable de la section socialiste " dissidente " Émile-Zola, la ville, " une fois connue l’ampleur réelle des dégâts, pourrait être mise sous tutelle par le préfet et ce pour un bon moment ". Elle est actuellement administrée par trois hauts fonctionnaires à la retraite depuis l’annulation, le 29 juillet dernier par le Conseil d’État, des élections municipales 2001 remportées par le MNR avec 201 voix d’avance seulement.

 

Bref, quel est le courageux qui veut, pour un mandat écourté et sans grande marge de manouvre, être maire d’un tel champ de ruines ?

 

Secrétaire de la section locale du PS - dont la prédominance pour la constitution d’une liste d’union a été reconnue par les autres formations de gauche - , conseiller général , président du groupe des élus d’opposition , s’étant à ce titre battu pour faire annuler l’élection de 2001, le docteur Dominique Tichadou apparaissait comme la tête de liste " naturelle et légitime ", selon l’expression de son directeur de campagne Guy Noël Abraham d’une gauche unie autour d’un " projet pour Vitrolles ". Un programme élaboré pour l’essentiel, l’an dernier à l’occasion des municipales, dans des commissions de citoyens animées le plus souvent par le Mouvement démocratique vitrollais (MDV) et le PCF.

 

Alain Hayot, alors chef de file des communistes et qui considère que la décision du Conseil d’État fournit l’opportunité de " débarrasser Vitrolles de l’extrême droite et de sortir la ville du marasme ", en résume ainsi les grands axes : " Reconstruction du service public communal, démocratie participative, développement écologique, culturel. " Le docteur Tichadou, volontaire pour être maire, a fait sienne cette ordonnance susceptible de soulager le malade vitrollais. Mais son confrère et camarade, le docteur Obino aussi !

 

" Je me suis porté candidat à l’investiture ", explique ce notable établi à Vitrolles depuis des lustres, conseiller de l’ancien maire socialiste Anglade, élu l’an dernier sur la liste Tichadou-Hayot, " parce que les candidatures de droit divin c’est fini dans notre parti , parce que le Dr Tichadou ne fait pas l’unanimité , n’ayant pas réussi l’an dernier à rassembler la gauche dès le premier tour et enfin parce qu’il me semble qu’après avoir subi nombre de parachutages parisien ou marseillais, les Vitrollais veulent avoir pour maire un Vitrollais. Ce n’est pas à soixante-cinq ans que je vais faire du carriérisme ! Et je tiens à préciser que si Tichadou est désigné par mon parti j’appellerai à voter pour lui. "

 

Pour nombre de militants socialistes, cette candidature surprise, qui n’est pas sans rappeler celle du " brave " René Olmeta aux municipales de Marseille en 2001, a été encouragée fortement par la fédération du PS où le fabiusien Tichadou n’est pas en odeur de sainteté et par le président socialiste du conseil général, Jean Noël Guérini, qui a récemment contraint ce même Dr Tichadou à lui remettre sa délégation à la santé.

 

Si les partenaires politiques du PS à Vitrolles estiment, comme le dit le communiste Alain Hayot, " ne pas avoir pour vocation première de choisir entre les candidats socialistes " par contre, ceux que le Dr Obino appellent " des groupuscules qui ne représentent qu’eux mêmes ", se sont rangés, mercredi dernier, derrière le Dr Tichadou. C’est le cas de Michelle Domingues et de la section Émile-Zola qui se refuse " à être l’otage des calculs étriqués d’une fédération qui veut imposer ses choix en omettant la victoire contre l’extrême droite ", du MDV (voir ci dessous) ou encore de Ras l’Front-Vitrolles qui par la voix de Nathalie Julien affirme que " les Vitrollais n’en ont rien à secouer de savoir que machin est fabiusien et truc est jospinien. Ils veulent l’union claire de la gauche parce qu’ils n’en peuvent plus du fascisme !

 

" Un point de vue que partage le PCF, à l’origine d’une proposition d’organisation d’un forum citoyen qui réunirait, " dès que possible ", comme l’espère Cathy Cau, tous ceux qui veulent redonner de la dignité à cette ville en commençant par virer les Mégret ". Car, contrairement à ce que certains croient, rien n’est gagné : la campagne sera très brève et le MNR va employer tous les moyens pour conserver son dernier bastion ", souligne la responsable communiste.

 

Après son échec aux législatives, Bruno Mégret joue en effet, avec cette élection, son avenir politique à quitte ou double. Obscur conseiller municipal dans un arrondissement de Marseille, le petit patron d’un MNR en faillite devrait, pour reprendre du poil de la bête, se présenter en tête de la " facho-liste " d’autant que son épouse Catherine, maire invalidé, est menacée d’être déclarée inéligible : on attend d’un jour à l’autre le jugement définitif concernant les affaires de la prime à la naissance et de ses déclarations racistes à la presse allemande.

 

Quitte ou double ? " Faisons en sorte que ce soit "quitte" en nous rassemblant le plus largement possible ", insiste Alain Hayot, inquiet lui aussi de la tournure des événements qui pourraient profiter finalement à la droite qui présentera une liste UMP voire au FN qui a juré, et qui en a l’occasion, de réduire à néant la dissidence mégrétiste.

 
Philippe Jérôme
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 2002 et