VITROLLES L’espoir inquiet des militants associatifs
Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 7 août 2002.
En première ligne face aux ravages de l’extrême droite, les associatifs sont dans l’expectative.
" Peu importe la tête de liste. Nous attendons des politiques qu’ils choisissent la sagesse pour que Vitrolles retrouve sa respectabilité et une gestion démocratique. " Secrétaire départemental du MRAP des Bouches-du-Rhône et militant de longue date sur Vitrolles, Alain Huertas résume la pensée de l’ensemble du mouvement associatif de la ville.
Dès la victoire de Catherine Mégret en 1997, ces militants se sont opposés à sa politique, au prix de menaces, et parfois même de coups. Les élections de 2001, avec une gauche divisée, se concluent par la réélection de l’équipe MNR et ont été pour eux un véritable traumatisme, qu’ils espèrent effacer en septembre.
" Nous sommes inquiets car l’implantation locale de l’extrême droite est MNR et non FN, poursuit Alain Huertas. Pour ces élections, avec une campagne très courte, il faudra que la gauche soit unie et ouverte sur le mouvement associatif et les citoyens si elle souhaite l’emporter. Outre le MNR, la droite est également en embuscade et pourrait rafler la mise. "
" Notre première réaction après l’annulation des élections a été la joie, un sentiment de justice rendue ", reprend Denis Lebon, responsable historique de Ras l’Front à Vitrolles. " Mais j’ai bien peur que les politiques n’aient pas compris les leçons de 2001. Si la gauche, et singulièrement le PS, n’est pas unie, on part à la catastrophe. Si c’est le cas, qu’on ne vienne plus nous parler de lutte contre le fascisme à Vitrolles. "
Tous craignent que les querelles locales de personnes prennent une nouvelle fois le pas sur l’enjeu national qu’est la victoire sur l’extrême droite dans l’une de ses villes symboles.
" Depuis 1997, élections après élections, la gauche est devenue minoritaire à Vitrolles, estime ainsi René Agarrat, animateur du mouvement Vitrolles Alternatives.
La seule façon de l’emporter est de créer une dynamique au-delà des partis politiques, avec une liste et un programme qui aient l’assentiment du plus grand nombre. Et il faudra le faire sans démagogie ; la situation financière de la ville est catastrophique, ce qui demandera sans doute des décisions difficiles et des sacrifices. "