Les Estroublans dans le trouble
Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 17 février 2001.
Même en déclin, les zones industrielles de Vitrolles emploient 10 000 salariés. Pourtant, le taux de chômage dans la ville s’établit à 36 %.
De notre envoyé spécial.
Quand, en 1963, Pierre Ghazarian a décidé de quitter son atelier marseillais pour ouvrir une fabrique de meubles de
Il fut donc aux premières loges pour assister au développement exponentiel de la zone dans les années soixante, puis à sa stagnation durant la décennie 1970, enfin à son déclin depuis les années quatre-vingt. " J’emploierais même un mot plus fort que celui de déclin : celui de paupérisation, sur une longue période ", assure Henri Grange, directeur général du groupe agroalimentaire Ferrico, et président de Vitropole.
La faute aux zones franches. La faute aux impôts fonciers que tous reconnaissent très lourds. La faute surtout au déficit d’aménagement. " L’entreprise que je dirige a été la première à s’installer ici en 1963. Depuis, rien n’a changé. Pas d’entretien ni aménagement. Surtout, les Estroublans se situent sur une zone inondable. Alors, vous voyez, quand Kodak voit son centre régional de recherche sous
" Le discours "venez chez nous" a existé mais il n’a pas marché, analyse Henri Grange. De toute façon, nous avons des qualités intrinsèques uniques (proximité de l’autoroute, de l’aéroport et des ports- NDLR). Moi je ne vais pas démonter mon usine le samedi pour la reconstruire le dimanche. " Malgré tout, sur les 110 entreprises qui se sont installées sur la communauté d’agglomération du pays d’Aix, 10 seulement ont choisi Vitrolles.
" Nous avons payé un lourd tribut à la présence de l’extrême droite à la mairie", estime Dominique Tichadou. Le projet de Vitropole pour l’avenir est simple : " Nous allons faire en sorte de donner un minimum de confort (une gare, des lieux de restauration et de loisirs de proximité, des crèches) aux 10 000 personnes qui travaillent sur
La zone économique et les quartiers : deux villes qui vivent l’une (presque) séparément de l’autre. Voilà bien le " drame " vitrollais.
C. D.