Paru dans l’Humanité du 11/11/2000
La potiche épinglée
La justice est passée. Catherine Mégret, la femme de l’autre, maire par épousailles de Vitrolles (Bouches-du-Rhône), vient d’être condamnée à trois mois de prison avec sursis, 100 000 francs d’amende et deux ans d’inéligibilité pour discrimination à la prime de naissance. Son premier adjoint, Hubert Fayard, s’est vu infliger la même peine par le tribunal correctionnel. Ces deux individus annoncent leur décision de faire appel. L’important dans cette sombre histoire, c’est que la justice indique les limites de l’admissible. En France, il doit être dit et rappelé que le racisme et la discrimination sous une forme ou sous une autre relève du délit. C’est fait.
Catherine Mégret ne roule évidemment pas seule. Son Bruno de mari ne pouvant régner sur Vitrolles, elle a été envoyée au chagrin. Mais ne croyez pas cette dame potiche sans ressort. Elle est capable de déclarer à la sortie du tribunal : " Quand des Maliens viennent ch... dans nos églises... " Cette femme de bonne famille, plus habituée aux beaux quartiers de Paris qu’à la zone industrielle de Vitrolles a la rage aux dents, la haine au cour.
Mettant en avant le prétendu principe de " préférence nationale ", la municipalité de Vitrolles a décidé en janvier 1998 la création d’une allocation de naissance de 5000 francs, versée aux seules familles dont l’un des parents au moins est français ou ressortissant de l’Union européenne. La première famille distinguée, après un moment de réflexion, a repoussé l’offre, 5 000 francs n’arrivaient pas à compenser les vives réactions de la famille et des voisins.
La famille Mégret a commis d’incommensurables dégâts à Vitrolles. La gauche ne semble toujours pas en capacité de réagir alors que le mouvement associatif appelle à l’union, au rassemblement, à l’efficacité. Face à la dame Mégret, ceux qui joueront à la désunion auront à répondre d’une terrible responsabilité. À Vitrolles et ailleurs.