Des cantonales dans la dynamique des régionales
Les superstitieux diront que le 13 porte bonheur. Les forces de progrès des Bouches-du-Rhône préfèrent dire que les quelques jours qui nous séparent des cantonales doivent être utilisés à fond pour pousser le plus loin possible la dynamique exprimée par les résultats du 15 mars. On n’ébranlera pas dans ce domaine les convictions de Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône, pas davantage celles d’Alain Hayot, lui aussi dirigeant national du Parti communiste. Tous deux siégeront au conseil régional de la PACA (Provence-Alpes-Côte d’Azur). Tous deux estiment, ils l’ont dit hier à l’occasion d’une conférence de presse, que plus nombreux seront les organismes institutionnels relayant l’aspiration au changement traduite par les élections législatives du printemps dernier, plus grandes seront les chances de répondre à ces attentes. A condition de ne pas concevoir ces instances comme des instruments de délégation, mais comme des relais. Le conseil général du "13" peut en être un.
Toute médaille comportant son revers, ils n’ont pas davantage caché leur inquiétude devant le score élevé réalisé par un FN (24,86%) en situation de faire son entrée dans l’assemblée départementale. Inquiétude ne signifiant pas renoncement, tout doit être mis en oeuvre pour déjouer les pronostics quant à l’élection de Simonpieri, le maire lepéniste de Marignane (48,89% au premier tour) et à celle d’Alain Cesari (38,83%), la voix du couple Mégret à Vitrolles.
Alain Hayot sait de quoi il parle. Candidat d’un large rassemblement dans ce canton, (soutien des Verts, du MDC, de la LCR et de larges secteurs du mouvement associatif local), il a rassemblé 14,5% des suffrages au premier tour, soit 4% de plus que son score aux dernières législatives, et un quasi doublement de celui du PCF aux cantonales de 1992. Il n’en regrette que davantage les divisions de la famille PS-PRG dans ce canton. Il n’en met que davantage encore son engagement au service du rassemblement autour de la candidature de Dominique Tichadou (PS). De la même façon, aucun effort ne sera ménagé pour soutenir Robert Bismuth, candidat commun PC-PS au premier tour à Marignane. Idem pour assurer l’élection de Marie-Arlette Carlotti candidate socialiste dans le 6e arrondissement de Marseille qui devrait apporter un siège jusqu’ici détenu par la droite dans l’escarcelle départementale de la gauche plurielle.
Globalement, les résultats du premier tour des élections cantonales offrent ici la possibilité d’un renforcement de la majorité de gauche au conseil général, actuellement présidé par Lucien Weygand entré en dissidence pour les régionales mais qui vient d’annoncer qu’il votera Michel Vauzelle, vendredi, pour la présidence de la PACA. La droite est en recul en voix et en pourcentage dans 22 des 27 cantons renouvelables. Le PS, stable à un niveau élevé, est en situation de renforcer ses positions.