Bonnet noir et noir bonnet
Article paru dans l'édition du 25 janvier 1999.
DERRIERE une haie de barrières métalliques dressées pour la circonstance, environ 2.000 personnes selon les organisateurs ont défilé samedi à une encablure du congrès pour protester contre sa tenue. "C’est le réveil de Marignane", s’est réjoui samedi Philippe Gardiol, responsable local des Verts, tandis que pour Denis Lebon, de Ras L’Front Vitrolles, "ce qui se passe au FN n’est pas positif pour la démocratie, bien au contraire. Il n’y a pas un Front négatif et un Front en gants blancs. Bruno Mégret est engagé dans une campagne de pleins pouvoirs, et l’alliance avec la droite est un danger réel".
Pendant près de 3 heures, aux cris de "Dehors les fachos" ou "On ne veut pas du congrès, on ne veut pas de Mégret", les manifestants ont dit combien, pour eux, Mégret ou Le Pen, c’est "bonnet noir et noir bonnet" selon l’expression d’Harlem Désir. Pour l’ancien président de SOS-Racisme, la mobilisation contre l’extrême droite demeure d’actualité en dépit de la division du FN, parce que "la mégrétisation des esprits, c’est la même chose que la lepénisation des esprits".
Plusieurs personnalités de gauche étaient également présentes, dont Jean-Marc Coppola, secrétaire de la fédération PCF des Bouches-du-Rhône, Jean-Jacques Anglade l’ancien maire de Vitrolles, ou encore le sénateur PS Henri d’Attilio, qui avait battu Bruno Mégret aux législatives de 1997.