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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:14

Le Front national met la pression sur Vitrolles
 
 
 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 29 mai 1997.

 
 
 
De notre envoyé spécial.
 
 
 

La toile d’araignée, tissée autour de Vitrolles ces dernières années par Bruno Mégret, permettra-t-elle au Front national de s’emparer d’un siège de député ?

 
 
 

Le 25 mai, le numéro deux du parti d’extrême droite, crédité de 35,4%, a viré en tête dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il gagne huit points sur les législatives de 1993 avec un pic de 44% à Marignane, commune dirigée par son comparse Simonpieri. Toutefois, Mégret perd 1.500 voix (environ 8%) à Vitrolles par rapport aux municipales de février, qui avaient vu la victoire de la liste conduite par sa femme. « C’est la marque du réveil des citoyens », estime-t-on du côté des opposants au FN.

 
 
 

En fait, le duel avec le député socialiste sortant Henri D’Attilio (31%) risque de se jouer, comme il y a quatre ans, dans un mouchoir de poche. Ce dernier, au second tour, peut compter sur un bon renfort à gauche, grâce notamment aux 10,8% recueillis par le communiste Alain Hayot. En revanche, l’incertitude plane sur le comportement des supporters du RPR Christian Rossi (13%).

 
 
 

A titre personnel, le candidat de la droite a fait savoir qu’il se prononcerait contre Mégret, dimanche dans l’isoloir. Mais il s’est refusé à donner la moindre consigne de vote. « M. Rossi pense qu’il ne serait pas suivi par son électorat, affirme sa trésorière de campagne. On ne vote déjà pas à gauche de gaité de cœur, c’est plus dur encore quand on risque de perdre la majorité à l’Assemblée. » Et d’ajouter, sur le ton de la confidence : « J’ai peur que les gens de droite se tournent vers le Front. On essaie de les responsabiliser, mais on n’arrive pas. »

 
 
 

A l’affût, Mégret met la pression sur le terrain. Le marché de Vitrolles tend à devenir la chasse gardée des séides du Front national. Déjà, le vendredi 23 mai, le long des étals, une bagarre avait éclaté entre des militants antiracistes et le service d’ordre du lieutenant de Le Pen. Mardi, des dizaines de gros bras, membres vraisemblablement du département protection et sécurité (DPS) du parti frontiste, ont envahi les allées, harcelant et insultant les adhérents du PCF, du PS ou de Ras l’Front présents ce matin-là. Dans un communiqué, Alain Hayot a condamné vigoureusement ces tentatives d’intimidation de « la milice paramilitaire du Front national » et demandé la dissolution du DPS.

 
 
 

« Je ne me suis jamais autant sentie en insécurité. C’est un Vitrolles qui n’existait pas et que je ne reconnais pas », lance Simone Bessade, soixante-deux ans, ancienne assistante maternelle dans une école de la cité populaire des Pins, entrée en résistance contre le FN avec son Mouvement démocratique vitrollais (MDV). « Le soir du premier tour, à la salle des fêtes, une quinzaine de sbires de Mégret m’ont encerclée, raconte-t-elle. Militante de gauche, je suis traitée comme une délinquante ! » A l’instar de vingt-quatre autres organisations de la ville, le MDV appelle à contrer Mégret (1). « Dans le même temps, nous exigeons des comptes de M. D’Attilio et conservons nos revendications sur le droit de vote des immigrés aux scrutins locaux, l’instauration de la proportionnelle et, surtout, d’un réel dialogue avec les habitants », déclare Simone Bessade. Elle tire la leçon des récentes municipales. « Ce fut d’abord un vote sanction contre l’équipe Anglade (l’ex-maire PS
NDLR), explique-t-elle. Le FN s’est infiltré dans les failles ouvertes par une politique de prestige, coupée des citoyens. »

 
 
 

Elections ou pas, la mairie frontiste taille dans le vif. Après avoir annoncé le licenciement d’une centaine d’employés communaux non-titulaires (éducateurs, animateurs, CES...), tout en recrutant par ailleurs vingt-quatre policiers municipaux supplémentaires, les conseillers de Catherine Mégret entendent supprimer le droit au transport gratuit dont bénéficient les chômeurs vitrollais. Dans le même registre, le conseil d’administration du Centre comunal d’action sociale (CCAS), tenu d’une main de fer par le premier adjoint et maire virtuel Hubert Fayard, vient de transférer la gestion des bons d’achat et des colis alimentaires vers l’association lepéniste Fraternité française.

 
 
 

« Ils ont promis d’assainir les finances et d’imposer la sécurité, relève Catherine Tran-Fung-Cau, responsable locale de la CGT. Ils doivent réussir par tous le moyens. Acculés, ils ne savent utiliser que la haine et la pression. » Mise en disponibilité pour assumer son mandat syndical, la directrice de crèche parle en connaissance de cause : les élus FN veulent lui retirer son détachement et son appartement de fonction.

 
 
 

(1) Alarme citoyenne Marignane, la FSU, la CGT, la JOC, la Ligue des droits de l’homme, Carrefour laïque, le MRAP, ATD Quart-Monde, le Centre protestant de rencontre, S.O.S.-Racisme, Courte-échelle, le Comité de jumelage de Vitrolles, Ras l’Front, le MDV...

 
 
 
Rappel des résultats du premier tour :
 
 
 

Abstentions : 29,12%. Hayot (PCF), 10,88% ; D’Attilio (PS), 31,02% ; Verrieux (DVG), 0,43% ; Edery, (DVéco), 0,48% ; Tomasi (DVéco), 1,74% ; Maccotta (SE), 0,06% ; Athuyt (SE), 0,80% ; Salavaresi (SE), 0,13% ; Jacob (SE), 0,29% ; Chatton (SE), 1,67% ; Paredes (GE), 2,94% ; Rossi (RPR), 13,01% ; d’Humière (LDI), 1,11% ; Mégret (FN), 34,45%.

 
 
 
REMI BROUTE
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1997 - 1998