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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
5 janvier 2006 4 05 /01 /janvier /2006 14:40


Vitrolles : meeting d’union pour battre le Front national

 

Article paru dans l'édition de l’HUMANITE du 6 février 1997.

 
De notre envoyé spécial.
 

La lecture du score du couple des immigrés de Saint-Cloud a glacé les cœurs dimanche dernier. Mais le réflexe n’a été que de courte durée. La conviction raisonnée et lucide est là. « La liste de Jean-Jacques Anglade va gagner contre le Front national », cette phrase est prononcée en prélude au meeting organisé hier soir à la salle des fêtes de Vitrolles, à quelques jours d’un second tour d’élection municipale à haut risque.

 

Danger réel. A preuve, sont présentes toutes les forces démocratiques : le secrétaire national du PS Lionel Jospin, celui du PCF Robert Hue, mais aussi le porte-parole du Parti radical socialiste Bernard Kouchner, celui d’Ecologie solidarité Noël Mamère. Dans la salle, l’actrice Béatrice Dalle, mais aussi Michel Vauzelle, Guy Hermier, Louis Minetti, Robert Bret et un nombre impressionnant d’élus locaux.

 

Mais présence surtout d’au moins 2.000 personnes dans une salle conçue pour n’en accueillir que 900. C’est sur la musique de « Christophe Colomb » que les dirigeants nationaux font leur entrée. Les participants apprécient, lancent des hourras, à la réaction du camp républicain contre celui de l’extrême droite. Meeting événement donc, placé sous la présidence d’une trentaine de jeunes Vitrollais.

 

L’avocat Arnaud Klarsfeld d’abord : « Ce n’est pas contre un homme ou une femme que nous nous battons, mais contre des préjugés qui ont pris forme humaine. Le Front national n’est pas un parti, mais un ramassis de frustrations. Le bon parti est celui qui se met à la tête des idées et non pas des rancœurs. »

 

Jean-Jacques Anglade ensuite. Pas un long discours. Mais il fait lecture d’une lettre anonyme dont les termes sont révélateurs de la xénophobie et de la haine de son auteur. Lionel Jospin : « Nous avons, en juin 1995, réussi à maintenir l’extrême droite à la porte extérieure de la mairie : il faut recommencer », dit-il. « L’arithmétique est là, ajoute-t-il, les voix de ceux qui, malgré leurs divergences, se réfèrent aux valeurs républicaines peuvent permettre de battre le Front national. La physique de la politique, celle qui a permis le mouvement conduisant au Front national, peut aussi jouer, si nous n’argumentons pas. » Selon lui, « Vitrolles n’est pas toute la France », mais, précise-t-il, « c’est important pour la ville, pour la région, c’est un signe pour tout le pays que le Front national soit battu. Et pour cela il faut rassembler. » Pour Lionel Jospin, « Jean-Jacques Anglade est devenu le candidat des républicains. » Il rappelle à l’attention des électeurs qui ont voté UDF-RPR que ça n’a pas été facile à Dreux pour l’électorat de gauche de voter RPR pour battre le Front national. « Mais ils l’ont fait, et ça a marché. » Le secrétaire national du PS ajoute : « Dans un an, nous agirons aussi par la proposition : pour relancer l’économie, développer l’emploi, assainir la démocratie, assurer les bases d’une réelle sécurité. Mais ici, c’est l’urgence. »

 

Monsieur Zetoun, du CRIF, rappelle ensuite qu’il s’agit « d’un rassemblement d’hommes et de femmes de bonne volonté qui craignent pour la France. La violence des paroles peut précéder la violence de l’action. Vitrolles est au centre de nos consciences. »

 

« Il s’agit en effet de se rassembler très largement pour dire ensemble, le plus fort possible : non à l’extrême droite », explique ensuite le secrétaire national du Parti communiste français, Robert Hue. Il ajoute : « Je me félicite que l’union se soit immédiatement réalisée ici pour ce meeting, comme elle doit se réaliser sans failles parmi les électrices et les électeurs de cette ville qui veulent la préserver de la mainmise du parti de Le Pen ».

 

Il rappelle que « les communistes de Vitrolles ont participé à la liste d’union conduite par Jean-Jacques Anglade avec la volonté d’apporter tout leur dévouement au service des habitants de cette ville, d’être à leur écoute pour faire vivre une véritable démocratie de participation, une gestion nouvelle conforme à leurs aspirations. Selon lui, bien au-delà du jugement qu’ils peuvent avoir, des choix qu’ils peuvent souhaiter concernant l’équipe chargée de gérer leur ville, il s’agit pour eux d’écarter le pire : la menace que représente le FN, sa démagogie, ses pratiques de haine et de division ». Robert Hue souligne qu’« il existe une véritable crise de politique. Un véritable dégoût devant des dirigeants qui ne tiennent pas leurs engagements, leurs promesses. Une véritable colère devant les ballets politiciens et la politique spectacle qui conduisent nombre de nos citoyens à concevoir les hommes politiques comme constituant une petite caste où l’on se sert les coudes en songeant d’abord à soi et à sa carrière. Un véritable rejet d’une politique faite de surdité et d’arrogance face à ce que ressent et exprime l’opinion ». Il ajoute : « C’est, me semble-t-il, ce dégoût, cette colère, ce rejet qui permettent à Le Pen et à ses séides de bomber le torse ».

 

Le secrétaire national estime que ce phénomène « est accentué par l’inquiétude de millions de Français devant le fait qu’une perspective débouchant sur le véritable changement tant espéré n’est pas encore pour l’heure ouverte ». Et de lancer un appel : « Il est urgent que tout le monde prenne la mesure de la gravité de cette situation. On ne peut laisser les choses continuer ainsi. Il faut entendre le message fort qui monte du pays et en tirer concrètement les conséquences. Pour ce qui nous concerne, nous, communistes, c’est bien ce que nous voulons nous employer à faire. En faisant vivre un autre visage, une autre conception de la politique. En répliquant aux menaces de l’autoritarisme, de l’extrémisme par une pratique neuve de la démocratie citoyenne, de terrain, de proximité. »

 
DOMINIQUE BEGLES
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Published by Didier HACQUART - dans Histoire politique de Vitrolles : 1988 - 1997