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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
28 septembre 2006 4 28 /09 /septembre /2006 22:23


Je me permets de diffuser la réflexion de Jean-  Luc MELENCHON, toujours intéressante et enrichissante pour le débat. De bonnes questions sont posées. Il est temps que le PS réagisse et que les militants s’investissent dans le débat et ne se fassent pas phagocyter par les appareils…
 
DH

 
D'ou vient la division à gauche ?
Par Jean Luc MELENCHON
 

Hier mercredi. Rendez vous pour la matinale de canal + à sept heures vingt le matin. Des camarades m’envoient ensuite des SMS pour me mettre en garde contre ma mauvaise mine. Je m’étonne: j’ai fini mes réunions à minuit et je me suis levé six heures ! Comment puis-je avoir mauvaise mine ? Mais si jamais c’est le cas…. qu'y puis-je ? Dans le métro, dès l’age de vingt ans tout le monde a une drôle de mine à ces heures là. Ce doivent être les néons.

 

« Attention à l’image ! » m’assène tel conseiller improvisé. Je préfère sourire. C’est plutôt les téléspectateurs qu’il faudrait mettre en garde, non ? Ils en ont bien besoin. J’ai peut-être mauvaise mine mais ce que j’explique vaut mieux que mon teint. J’ai commencé ma journée avec ça : « que pensez-vous de la déclaration de madame Royal ». Laquelle ? J’en étais à ses sottises sur l’immigration saisonnière et régionalisée et j’avais mon argumentaire bien calé dans la bouche. Patatras, il y a une autre de ses fatwas à commenter.

 

Madame Royal s’est demandée « si certains n’ont pas envie de perdre, si la machine à perdre n’est pas déclenchée ». Elle parlait de l’organisation des débats entre les candidats socialistes à la présidentielle. Qu’est ce que j’en pense, me demande le journaliste ?

 

J’ai répondu. Ses supporteurs écument de rage et m’inondent de leurs mails injurieux. Il leur échappe que je n’ai pas choisi la question. J’ai dit « personne ne veut perdre au PS ! C’est une accusation très grave ! De qui parle-t-elle ? Depuis quand discuter nous fait perdre ? ». Preuve par l’inverse : en 2002 un seul candidat, pas une critique, pas une discussion. On a gagné ? Des talibans royalistes me pourchassent dans ma boite aux lettres électroniques : assez de critiques contre Ségolène ! Vous divisez la gauche, vous faites le jeu de la droite. Cet argumentaire tourne en boucle. Il est temps d’y répondre.

 

Discuter le point de vue de Ségolène Royal ce serait diviser la gauche. Donc nous devrions l’approuver quoiqu’elle dise ? Et si c’était ce qu’elle dit qui divisait la gauche ?Et si chaque fois qu’elle ouvre la bouche nous n’étions pas en train de perdre des voix ? Au premier et au second tour!

 

Comment comptez-vous convaincre les gens de gauche de voter la fin de la carte scolaire quand ils savent que cette revendication est celle de l’extrême droite des années 80 ? Et les familles de français qui ont des parents immigrés à qui on propose pour avenir à leur proches le permis de séjour saisonnier et régionalisé ? Et tous ceux qui pensent que l’armée n’à pas le savoir faire pédagogique pour encadrer de jeunes « au premier acte de délinquance » ? Et ceux qui n’ont pas voulu de la tutelle des allocations familiales décidées par Sarkozy et n’en veulent pas davantage sous couleur Royal ? Et ainsi de suite.

 

Royal divise la gauche chaque fois qu’elle transgresse les fondamentaux de notre famille politique. Et si, comme c’est son droit elle décide de le faire et d’en assumer le risque, cela ne donne pas le droit à ses partisans d’exiger de nous le silence avec les méthodes du terrorisme intellectuel qui rappelle les pires crises d’arrogance du « oui » pendant le référendum sur la Constitution européenne. Hier, qui était pour le « non » était contre l’Europe. Aujourd’hui qui contredit Ségolène Royal diviserait la gauche.

 

En constatant la violence des propos qui me sont adressés sur le sujet je me suis demandé quelle pouvait en être le ressort car je vois bien que ceux qui m’écrivent sont tout aussi sincères dans leur convictions que je le suis moi-même dans les miennes. D’après moi, ceux qui s’enragent à vouloir faire taire les critiques expriment en réalité la peur de ce qu’ils constatent eux-mêmes autour d’eux. C'est-à-dire que si certes elle soulève des adhésions enthousiastes, elle est aussi en train d’installer des rejets tout aussi violents dans des secteurs de la gauche dont les voix au premier ou au deuxième tour ne seront pas compensées par les très hypothétiques voix de droite ou du centre que ses conversions idéologiques veulent capter.

 

Une ligne de facture est en train de se créer à partir des transgressions de Ségolène Royal. Elle passe à l’intérieur de la gauche et pas seulement parmi les adhérents du PS. Quand des enseignants des Bouches du Rhône s’opposent à la visite de Ségolène Royal dans un collège du département, on sait bien que leurs motivations ne sont pas fondées sur des arguments personnels ou même politiques (dans le sens où ils n’expriment pas d’hostilité à sa candidature ni au PS en tant que parti). Il n’en reste pas moins que cela prouve une rupture de complicité, un manque d’accointance d’ores et déjà consommé à sept mois de l’élection dans un milieu social crucial pour la gauche. J

 

e donne un autre exemple de cette mauvaise ambiance qui gagne du terrain tandis que continuent à sonner les trompes de l’adoration médiatique perpétuelle. Les commentateurs ne se sont pas intéressés comme ça le mérite à une déclaration particulièrement importante de Marie Georges Buffet sur RTL avant la fête de l’Humanité. La secrétaire nationale du PCF dit que les communistes se désisteront sans condition pour le candidat de gauche le mieux placé, « même si c’est Ségolène Royal », a-t-elle souligné. Mais elle a ajouté que « sur la base de la politique que Ségolène Royal énonce aujourd’hui » les communistes ne pourraient pas participer au gouvernement…. L’idée qu’il faille préciser « même si c’est Ségolène Royal » en dit long déjà. La formule contient une appréciation implicite qui n’est pas le fait de la seule Marie Georges Buffet. On peut même dire qu'elle tente au contraire d’y répondre en s’exprimant de cette façon.

 

Il n'empêche. Imaginons le contexte d’un second tour qui commencerait par un désistement certes « sans condition » mais accompagné d’un refus, même discret, de participation des communistes au gouvernement…. Comment en est - on déjà là ? La capacité de rassemblement et de conquête de la gauche est mise en danger par le positionnement programmatique et le jeu d’hallucination médiatique de la campagne de Ségolène Royal.

 

C'est le fond et non la forme qui fait d'ores et déjà le problème. Lisez plutôt cette échange publié par el Pais (17/09/2006). Question: «même s'il continue à se dire que vous n'êtes pas suffisamment a gauche ?" Réponse de Ségolène Royal: "Ils disent cela parce que je regarde les choses telles qu'elles sont, j'évite les formules dépassées, l'idée que tout ce que fait la gauche est bon et que tout ce que fait la droite est mauvais. Les gens ne veulent plus rien de cela".

 

Dès lors, Marine Le Pen sent la bonne affaire quand elle dit que le duel Sarkozy/Royal c’est « la primaire au centre » (France Soir). Elle veut dire que les conditions d’une réédition du second tour de 2002 se réunissent avec un seul point assuré : la présence de Le Pen au second tour. Le scandale moral est que cette menace soit brandie comme un bâillon par ceux là mêmes qui aggravent ce risque !

 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste