L’OMC a suspendu sine die les négociations entamées à DOHA, il y a 5 ans. Cela nous est parfois présenté dans les médias, comme un grave échec. Encore une fois il s’agit de relativiser la situation. Le communiqué de presse de Via Campesina du 5 juillet nous donne un autre éclairage. Et si la fin du cycle de DOHA était une bonne chose pour les citoyens du monde ?
A suivre...
COMMUNIQUE DE PRESSE
Bruxelles, 5 juillet 2006
Le nouvel échec de l’OMC à Genève est un espoir pour les paysans du monde.
L’ONU doit prendre ses responsabilités.
La mini-ministérielle de l'OMC s’est achevée samedi dernier à Genève sans accord. Les ministres du commerce ont du mal à s’entendre car la « libéralisation » des échanges n’a pas que des avantages: ils doivent mesurer ce qu’ils sont prêts à perdre !
Les conséquences de 10 ans d’OMC sur la répartition mondiale de la richesse sont désastreuses : Un rapport récent de l’ONU montre que, contrairement aux idées reçues, la libéralisation des échanges rime avec paupérisation et précarisation.
Le cycle de Doha s’enlise : c’est une bonne nouvelle pour les paysans du monde qui subissent de plein fouet la « libéralisation » des échanges. C’est un répit pour tous les travailleurs qui voient les usines se délocaliser et pour les consommateurs à qui on promet des aliments « globe-trotters ». Mais ce répit sera de courte durée si à l’OMC se substituent des accords bilatéraux de « libre »-échange. Nous ne voulons pas de tels accords qui s’inscrivent dans la droite ligne de l’OMC.
Nous voulons d’autres règles pour le commerce international, qui interdisent le dumping pratiqué par les politiques agricoles actuelles, ainsi que le dumping social et environnemental. Nous voulons des politiques agricoles dont la légitimité soit reconnue par les consommateurs et les contribuables. Les politiques des uns ne doivent pas compromettre la viabilité de l’agriculture des autres. Il faut une instance régulatrice du commerce international et garante d’un commerce juste et solidaire. L’ONU peut jouer ce rôle.
La CPE et Via Campesina appellent les gouvernements du monde entier à défendre le droit à la Souveraineté Alimentaire plutôt que les politiques néo-libérales. L’échec du cycle de Doha doit être l’occasion de réviser les politiques agricoles et de repenser les règles du commerce international pour relocaliser l’économie.
----------------------------------------------------------------------------------------------
CPE
Coordination Paysanne Européenne
European Farmers Coordination
Coordinadora Campesina Europea member of Via Campesina
Rue de la Sablonnière 18 – 1000 Bruxelles - metro:Madou
Tel : + 32 2 217 31 12 Fax :+ 32 2 218 45 09
e-mail : cpe@cpefarmers.org web : www.cpefarmers.org