Réunions de quartier ou
la politique de terrain…
La municipalité vient de terminer une série de 5 réunions de quartiers. J’ai pu en fonction de mon emploi du temps professionnel assister à 3 d’entres elles. Dans la série sur mes impressions d’élu de base, je vous livre mes réflexions.
Les réunions de quartier, sont l’occasion de mesurer les attentes des citoyens et l’écart entre le débat politique de fond sur la société et les réalités quotidiennes des Vitrollais.
Certes tout est lié, et la difficulté c’est de faire le lien entre les choix politiques au niveau européen, national, local et leurs conséquences sur la vie quotidienne. Une autre difficulté légitime pour les citoyens est de cerner les responsabilités du Maire et de la commune, de la communauté de communes (CPA), du département, de la région et de l’Etat, sans ce oublier ce qui est du domaine privé ! Il est clair que ce n’est pas toujours facile à cerner y compris pour les initiés.
Comment comprendre, que telle route qui est partie intégrante de la commune (route de Marseille), n’est pas de la responsabilité de la commune, mais du département ? Pourquoi telle autre RN113 qui traverse une autre partie de la ville de part en part, est aujourd’hui de la responsabilité du département, après avoir été transférée au 1er janvier 2006 dernier par l’Etat ? Evidemment, tout cela complique les travaux nécessaires !
Dans un autre domaine, comment comprendre que les ordures ménagères sont de la responsabilité de la CPA, qui n’est pas de notre majorité municipale, que nous payons sur la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) pour le tri collectif, qui ne sera opérationnel à Vitrolles que dans 1 à 2 ans ?
Les besoins entre les quartiers peuvent être différents, mais il y a une constante autour des problèmes très pratiques que rencontrent les Vitrollais dans leurs quartiers. Il s’agit de la circulation automobile, des vitesses excessives, feux-rouges, stop et giratoires pas toujours respectés, des problèmes de parkings et de stationnement dans les lotissements, etc. La demande est grande en « gendarmes couchés », contrôle de vitesse, verbalisation des stationnements gênants, la pose de plots pour empêcher les stationnements , etc. Un autre problème récurrent est celui des déjections canines ! Tous ces problèmes réels qui empoisonnent le quotidien, relèvent souvent de l’incivisme et parfois d’un manque de concertation entre habitants d’un même quartier.
Les habitants se plaignent aussi des nuisances occasionnées par les rassemblements de jeunes le soir, les boosters et même les jets ski à la plage des Marettes, sans oublier les tags.
L’environnement prend une part importante des soucis des Vitrollais. Cela concerne dans certains quartiers, les problèmes de bruit liés aux avions de l’Aéroport (quartiers sud), ou à la circulation des voitures (route de Marseille par exemple). La qualité de vie fait l’objet de demandes, avec un besoin exprimé de pistes cyclables.
Les autres demandes concernent les besoins en places de crèche, l’animation dans certains quartiers, etc. Les Vitrollais par exemple sont très attentifs aux illuminations de noël dans la ville, avec toujours beaucoup de regrets légitimes pour les bouts de quartiers oubliés !
Ces réunions sont toujours riches d’enseignements et nous ramènent à un peu de modestie ! Ces réunions permettent, en dehors des échéances électorales qui faussent souvent le débat, de s’exprimer en toute liberté. Si les propos sont parfois rudes, il est aussi agréable d'entendre des remerciements pour le politique menée, de citoyens et citoyennes inconnues des cercles classiques. Tel femme au village, qui nous félicite pour la poltique culturelle qui s'est redéveloppée à Vitrolles depuis 2002, et telle autre aux Vignettes, pour les activités proposées aux enfants, le mercredi et pendant les vacances, et l'aide spécifique apportée par la mairie pour son enfant trisomique.
Cependant, les problèmes évoqués relèvent aussi de faits et de décisions politiques prises à d’autres niveaux. C’est vrai en termes d’environnement, décentralisation de l’Etat, politique éducative, politique économique, politique de la petite enfance, service public, etc. « Tout est dans tout, et réciproquement », comme disait Pierre DAC, et c’est donc à nous les politiques d’aider les citoyens à faire le lien entre les politiques nationales libérales et leurs conséquences sur le terrain (et réciproquement !)
Il s’avère aussi pour les citoyens que le Maire est vraiment le premier élu à qui ils ont affaire et à qui ils demandent tout et beaucoup plus que ce qui est dans ses prérogatives et de son réel pouvoir ! Il importe donc d’expliquer, prendre en compte les remarques et agir à tous les niveaux…
A suivre...