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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 06:46





J'ai l'habitude de dire que l'économie n'est pas une science mais relève de choix politiques. Je suis tombé sur un article de la revue de mon beau frère, « Pour la Science » de décembre 2008, qui illustre tout à fait mon propos. En effet, les modèles économiques sont orientés vers une finalité définie par le politique.


L'auteur est Ivar EKELAND, lui -même économiste.


A méditer...


DH





Modèles économiques et morale



En ce moment les conversations se portent sur la crise : « Ivar, toi qui fais de l'économie, peux - tu nous dire ce qu'il faudrait faire pour en sortir ? » A quoi, je réponds : « Mais qui veux-tu qui s'en sorte ? Les banquiers ou les ouvriers ? Les actionnaires ou les salariés ? L'Union Européenne ou l'Afrique ? Dis-moi à qui tu t'intéresses, et je te dirai comment faire. »


L'économie comme la guerre, est la continuation de la politique par d'autres moyens, suivant la célèbre formule de Clausewitz. Le militaire ne décide pas qui sont les amis ou les ennemis, c'est au politique de le faire ; une fois l'ennemi désigné, ce sera le travail du militaire de l'éliminer le plus économiquement et le plus radicalement possible. De même , l'économiste ne décide pas qui il faut privilégier, entre le paysan africain, les agriculteurs européens, ou les multinationales de l'agroalimentaire ; une fois l'objectif désigné, la tâche de l'économiste est de concevoir la politique qui y mènera le plus efficacement possible. Une politique tendant au développement de l'Afrique sera différente d'une politique de soutien à l'agriculture européenne, et de plus différente encore d'une politique d'ouverture complète des marchés. A titre d'exemple, la firme sud-coréenne DAEWOO Logistics vient d'acquérir un million d'hectares à Madagascar pour 99 ans; elle y produira ( millions de tonnes de blé à destination de la Corée du Sud, grâce à des travailleurs importés d'Afrique du Sud. Il est clair que dans ce cas, les intérêts sud-coréens sont passés devant ceux des paysans malgaches qui cultivaient ces terres.


Répétons-le : la théorie économique est une théorie de l'efficacité elle donne le meilleur moyen d'atteindre un but, mais ce doit lui même être fixé par ailleurs. Elle dit qu'il faut rééquilibrer le budget (et encore), mais elle ne dit pas qui doit payer les impôts ; dire que les riches doivent payer plus que les pauvres est un principe de justice, non d'économie. C'est le politique qui doit assigner ses priorités à l'économiste comme au militaire. Le malheur, c'est que ces priorités sont bien souvent inavouables. Il est donc préférable de les taire et de faire comme si elles allaient de soi, ce qui est facile si suffisamment de citoyens les partagent.


Le général canadien Romeo Dallaire, qui commandait les forces de l'ONU au Rwanda au moment du génocide, fait remarquer que l'OTAN a maintenu 67 000 hommes en ex Yougoslavie pendant des années, mais qu'au même moment, pendant les 100 jours, où on a massacré 500 000 personnes, il n'avait en tout et pour tout 260 hommes sous ses ordres. Les priorités avouées, que dis-je clamées sur les toits, étaient humanitaires, mais on ne peut guère comprendre cet abandon si on ne tient pas compte de ce que on peut appeler par euphémisme une préférence pour l'europe, trop naturelle pour ne pas être sous-entendue.


Si par malheur on est contraint d'avouer ses priorités, en général parce que leurs victimes sont trop nombreuses, trop influentes ou trop proches pour qu'un consensus muet soit possible, le remède est de les faire passer pour des nécessités, militaires ou économiques, bref de prétendre qu'il n'y a pas autre chose à faire : « there is no alternative », selon la fameuse formule de Margaret Thatcher.


C'est ce qui se passe en ce moment avec les plans de sauvetage des banques. La crise a d'abord été financière, puis devient maintenant économique : la perte de confiance déclenchée par les prises de risque inconsidérées des banques provoque une baisse de la consommation et un repli de l'épargne vers la thésaurisation, aux dépens des investissements, ce qui entraine un recul de l'activité économique sur tous les fronts. Quitte à injecter des centaines de milliards pour relancer celle-ci, on peut choisir de les diriger vers les banques (en mettant de l'argent à leur disposition pour éponger leurs dettes), vers le secteur productif (en investissant dans l'infrastructure ou les services publics, de manière à créer de l'emploi), ou vers les consommateurs (en augmentant le pouvoir d'achat par les aides directes ou des baisses d'impôts).


Ce sont 3 manières de sortir de la crise, mais les bénéficiaires ne seront pas les mêmes.


Choisir la première (1) est une décision politique, et non une nécessité économique;



(1) Plan de relance « Sarkozy »

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Published by Didier HACQUART - dans PARTI DE GAUCHE