27 octobre 2008
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Présentation de la motion C dans les sections, réflexions
En tant que militant du PS, signataire de la motion C « un monde d'avance », j'ai eu la responsabilité de défendre la motion C dans plusieurs sections Velaux, Vitrolles-Marignane - St Victoret, Eurocopter et Gignac. J'avais auparavant défendu la contribution de Trait d'Union à la section de Vitrolles.
C'est un exercice auquel je me prête bien volontiers, car d'une part cela se passe plutôt bien, et c'est l'occasion d'échanges et de confrontations avec les militants PS.
De ces présentations, j'en retire quelques remarques et enseignements, qui bien évidemment n'engagent que moi !
Dépolitisation du PS
Tout d'abord, comme je le faisais remarquer, dans un précédent post, avec l'interview d'Henri Emmanuelli, il est frappant de constater une certaine dépolitisation du PS. Si par le passé, la force du PS c'était ses militants formés à chose politique, force malheureusement est de constaté que le PS a fortement régressé sur ce point. La formation des militants n'est malheureusement plus une priorité. Cela s'est accentué avec la tentation de certains de vouloir transformer le PS en un parti de supporters, plus qu'en un parti de militants. A bien y réfléchir, qui cela sert - il, si ce n'est une certaine élite du PS ? Cette élite du PS ne souhaite pas s'encombrer de militants bien formés qui discutent et donnent leur avis. Ils préfèrent une équipe de fans, qui ne regarde pas trop le programme... La caricature de ce type d'attitude est bien évidemment Ségolène ROYAL. C'est aussi la motion qui prône des primaires à gauche pour la désignation du candidat à l'élection présidentielle. Comme l'a présenté Patrick Mennucci à Vitrolles, avec 2 € chacun pourra venir voter pour désigner un candidat à la présidentielle. Cela peut être séduisant et avoir sa logique à première vue, mais n'est-ce pas conduire au degré 0 de la politique, et à la « peopolisation » extrême ? Sur quels critères le candidat sera - t il dé »signé ? Celui qui parle le mieux ? Celui qui présent le mieux ?
Acceptation des idées néolibérales et fatalisme
Un second point qui est frappant, c'est l'acceptation des idées néolibérales. En présentant la motion C, je suis taxé de « trop à gauche », et le programme présenté comme utopiste, et pas réalisable. Tout d'abord, comme je l'ai rappelé « Utopie » n'est pas un « gros mot » ! Ensuite, quel est l'objectif de la politique, si ce n'est de « changer le monde », réduire les inégalités, etc. ? A quoi sert -il de faire de la politique, surtout à gauche, si on ne peut rien faire ? Mitterrand n'a - t-il pas gagné en 1981, parce qu'il voulait « changer la vie » ? Les raisons à tout cela sont bien évidemment multiples, et ramènent au point précédent. On s'aperçoit aussi que les médias à la solde du pouvoir politique et économique, ont réussi ! Le peuple accepte finalement sa condition, et donc ils peuvent continuer leurs petites affaires et leurs gros profits... C'est triste et inquiétant.
La recherche d'un chef
Les militants ne comprennent pas toujours les batailles internes du PS et les luttes de pouvoir. Parfois, les militants sont à la recherche du chef. La force et la faiblesse du PS, c'est que les militants débattent et peuvent s'exprimer, contrairement aux partis de droite. Qu'il y ait plusieurs motions, et plusieurs leaders aujourd'hui, c'est la richesse du PS. Certes, ce n'est pas facile tous les jours, mais c'est la propre d'un parti démocratique ! Il faut savoir l'accepter. Ensuite, il faut aussi noter que toutes les motions aujourd'hui, qui représentent différentes sensibilités, ne disent pas toutes la même chose ! S'il y a un socle commun, essentiellement sur les valeurs, il y a des fortes différences sur le fond. C'est pourquoi j'engage les militants à lire toutes les motions.
Patrick Mennucci dans son intervention à Vitrolles, faisait semblant de croire que tous les militants avaient lu les motions, et que donc il pouvait placer le débat à un autre niveau. C'était une forme de flatterie des militants. En fait, très habilement, il ne souhaite pas que les militants lisent les motions !... Hors le débat est là ! Il faut justement discuter du fond ! Il faut que les socialistes abordent ensemble les questions économiques, sociales, les alliances, la conquête du pouvoir, etc. Il ne faut pas écarter ces questions, en faisant mine de faire croire que nous sommes tous d'accord. C'est totalement faux !
A contrario dans une section, un militant est venu me voir, pour me dire qu'il avait lu attentivement toutes les motions, et qu'à partir de cette lecture, c'est la motion C qui correspondait le mieux à ses idées. Voilà une vraie démarche militante. Si un autre militant m'avait raconté la même histoire, et que son choix se soit porté sur une autre motion, j'aurais été tout autant satisfait (où presque !).
Particularisme départemental
Dans une section, des camarades s'étonnaient que toutes les motions ne soient pas présentées. Il avait raison, mais pouvais-je expliquer que moi-même j'avais eu la date et l'heure par une indiscrétion, et que l'objectif était la seule présentation de la motion E (Ségolène ROYAL, Jean-Noël GUERINI)... Dans cette section, l'influence du patron des BdR était évidente, et même si plusieurs reconnaissaient ne pas se reconnaître dans cette motion, il fallait cependant apporter son soutien... C'est à la fois triste et inquiétant. N'est-ce pas cela qui conduit au désintérêt des militants pour le PS, aux français pour la politique ? N'est pas cela qui conduit à un PS en total décalage avec la réalité et les électeurs ?...
Pour finir (provisoirement)
Je regrette que la section de Pélissanne n'est pas donné suite à mes solliciatations pour que je puisse présenter la motion C.
Enfin, je pense que les militants ont une vraie responsabilité car pour une fois l'issue du congrès n'est pas jouée d'avance. C'est en militants libres et indépendants qu'ils doivent se positionner. L'avenir du PS est dans leur vote. C'est un enjeu formidable...
A suivre,
DH
Published by Didier HACQUART
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dans
Congrès PS 2008