Mais connaissez-vous la motion S ?
DH
N.S. (c'est tout ce que l'on sait de lui) a failli déposer une motion pour le Congrès de Reims du PS. Par des indiscrétions, on vient d'avoir connaissance de certains extraits de son texte.
A leur lecture, il semble bien que, si elle avait été déposée, cette motion S se serait placée très à gauche sur l'échiquier socialiste !
Jugez-en plutôt :
« Au fond, c'est une certaine idée de la mondialisation qui s'achève avec la fin d'un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir. L'idée de la toute- puissance du marché, qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, cette idée de la toute-puissance du marché était une idée folle. L'idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle. »
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« L'économie de marché, c'est un marché régulé, mis au service du développement, au service de la société, au service de tous. L'économie de marché, ce n'est pas la loi de la jungle, ce n'est pas des profits exorbitants pour quelques-uns et des sacrifices pour tous les autres. L'économie de marché, c'est la concurrence qui réduit les prix, qui élimine les rentes et qui profite à tous les consommateurs. »
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« Mais, à l'inverse, ne rien faire, ne rien changer, se contenter de mettre toutes les pertes à la charge du contribuable et faire comme s'il ne s'était rien passé serait également une erreur historique. »
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« Les responsabilités doivent être recherchées, les responsables de ce naufrage doivent être sanctionnés, au moins financièrement. L'impunité serait immorale. On ne peut pas se contenter de faire payer les actionnaires, les clients, les salariés, les contribuables en exonérant les principaux responsables. Personne ne pourrait accepter ce qui serait ni plus ni moins qu'une injustice de grande ampleur. »
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« J'appelle l'Europe à réfléchir sur sa capacité à faire face à l'urgence, à repenser ses règles, ses principes, en tirant les leçons de ce qui se passe dans le monde. L'Europe doit se donner les moyens d'agir quand la situation l'exige, et non se condamner à subir. Si l'Europe veut préserver ses intérêts, veut avoir son mot à dire dans la réorganisation de l'économie mondiale, elle doit engager une réflexion collective sur sa doctrine de la concurrence, qui n'est, à mes yeux, qu'un moyen, et non une fin en soi, sur sa capacité à mobiliser des ressources pour préparer l'avenir, sur les instruments de sa politique économique, sur les objectifs assignés à la politique monétaire. »
Naturellement, vous l'avez reconnu. N.S. est un homme de droite et il se moque de nous....Mais cette démarche de récupération systématique de nos idées doit amener les socialistes et la gauche à réfléchir.
Nous ne devons pas nous contenter de dénoncer l'imposture. Il faut bien entendu le faire, mais nous devons surtout nous efforcer d'aller au-delà des mots et donner un contenu concret et cohérent à nos propositions et aux actes qui les accompagnent.
Vaste programme....Nous en reparlerons bientôt, à l'occasion des débats du Congrès de Reims.