Pour en finir avec le sujet du post du Mercredi 23 mai 2007
« Groupe de Résistance identitaire Français : Attention danger pour la démocratie »
et surtout avec les plus de 220 commentaires qui ont suivi…
24 mai, 2008
L'ex-président de l'association « Faisceaux », Denis Chabert, a été condamné hier à Montélimar (Drôme)
Les apparences sont parfois trompeuses. En voyant Denis Chabert à la barre du tribunal correctionnel les mains croisées dans le dos, sa corpulence bonhomme engoncée dans un tee-shirt blanc et ses cheveux ras, on n'imagine pas qu'il se faisait, il y a quelques mois encore, le chantre de thèses « racialistes » et recommandait le IIIe Reich à tous les nationalistes européens
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Des propos imputables à ses médicaments ?
Mais hier, le président de l'association Faisceaux, créée en juin 2007 et dissoute en décembre, a changé son fusil d'épaule à l'audience. Denis Chabert a reconnu avoir tenu sur son blog, des propos « racialistes ». Car à l'époque, il se définissait ainsi. « J'étais racialiste, c'est-à-dire que je reconnaissais qu'il existe des différences entre les races ». Quant au camp d'entraînement identitaire qu'il proposait à ses adhérents ou à d'autres bloggeurs, il voyait plutôt ça comme des « camps scouts, mais avec des échanges d'idées politiques autour du feu ».
« J'ai changé. Je me suis aperçu de la gravité de ce que j'avais écrit. J'ai dissous l'association, j'ai fermé le blog, et je me suis fait hospitaliser ».
En substance, le prévenu a expliqué qu'après une tentative de suicide en 2006 et des changements dans le traitement médicamenteux de ses problèmes psychiatriques. Une surdose de ces médicaments serait à l'origine d'une haine grandissante en lui qui aurait abouti à cette association et à ce blog.
« L'idéologie de bazar qu'on trouvait sur son blog, justifiée par de pseudo-thèses scientifiques légitimant le racisme, est pernicieuse et peut influencer des gens. Il affirme ne plus être raciste après sa cure de sevrage... Je crois plutôt que c'est dû à la plainte du Mrap, la lettre du préfet et aux poursuites du parquet. J'aurais aimé qu'il ait un peu plus de courage de ses opinions, mais raciste et pas très courageux, ça va bien ensemble » a estimé le procureur-adjoint Gilbert Emery en requérant contre Denis Chabert, huit mois de prison dont quatre assortis de sursis, l'affichage de la décision et la privation des droits civiques, civils, et de famille pendant 5 ans.
Le ministère public requiert une partie de prison ferme
L'avocate du prévenu, Me Vernet-Joset, a insisté sur les problèmes psychiatriques de son client. « Il n'est pas devenu raciste à cause des médicaments, mais cette surdose a eu un effet désinhibiteur qui l'ont amené trop loin. Depuis sa cure, il a pris du recul, réfléchi, et il regrette sincèrement ses propos. Les réquisitions du ministère public sont très sévères. Je ne pense pas que la détention soit une solution. Il est sur la voie de la rédemption. À la justice de lui montrer la voie de la tolérance » a plaidé l'avocate en demandant que la totalité de la peine soit assortie de sursis avec mise à l'épreuve.
Le tribunal correctionnel a reconnu Denis Chabert coupable et l'a condamné à un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant trois ans avec obligation de travailler, de se soigner, d'effectuer un stage de citoyenneté et l'interdiction de détenir une arme.
Il a aussi été privé de ses droits civiques, civils, et de famille pour cinq ans.
Source : « Le Dauphiné Libéré » - Samedi 24 mai 2008 - Page 4