Le gouvernement pour résoudre le problème du logement social a trouvé 2 idées géniales. La première c'est de « virer » ceux qui habitent dans les logements sociaux et qui dépasseraient les plafonds de ressources, la deuxième en remettant en cause la loi SRU qui impose 20 % de logements sociaux dans les communes...
Pour le 1er point, cela pourrait se comprendre à condition qu'il y ait une offre dans le secteur privé acceptable. Avec une telle démarche, cela va mettre à la rue des familles, qui sont à la limite du seuil. D'autres, vont peut - être trouver un logement dans le secteur privé, mais à quel prix ? A l'heure des problèmes de pouvoir d'achat, cela va mettre en grande difficulté de nombreuses familles.
Ne plus rendre obligatoire les 20% de logements sociaux, va rendre service à de nombreuses communes et à leurs maires, en laissant dans la rue des familles...
Le journal La Provence a diffusé récemment la liste des communes qui ne respectent pas la loi SRU. Le constat est édifiant, dans un département qui a des problèmes de logements. Cela concerne des Maires de Droite comme de Gauche. Un candidat PS n'avait - il pas déclarer qu'il préférait payer des amendes, plutôt que de construire du logement social ?
Si les communes ne remplissent pas leurs obligations, les citoyens en recherche de logement se retournent dans les communes qui ont des logements sociaux comme à Vitrolles. Mais évidemment, La ville ne peut pas répondre à toutes les attentes. La solution n'est pas de construire plus à Vitrolles, ce serait trop facile, mais dans les communes ou manifestement, il n'y a aucun ou très peu d'efforts de fait. Les files d'attentes sont plus grandes dans les villes ou potentiellement il y a des appartements, même si en définitive, très peu se libèrent chaque année. Il n'y a pas de file d'attente dans les villes où il n'y a pas d'appartements sociaux, ou très peu... Allez consulter la liste d'attente de Neuilly, vous serez surpris !
A suivre...
Quelques chiffres des Bouches du Rhône :
- Ceyreste : 0 %
- La Bouilladisse : 0 %
- Peypin : 0,5 %
- Pélissanne : 2,3 %
- Cabriés : 2,6 %
- Allauch : 2,9 %
- Barbentane : 3,4 %
- Fuveau : 3,6 %
- Géménos : 3,6 %
- Les Pennes Mirabeau : 3,7 %
- Venelles : 3,8 %
- Eguilles : 4%
- Eyrargues : 4%
- Mimet : 4,3 %
- Roquevaire : 5,1
- Gignac : 5,3 %
- Simiane : 5,3 %
- Bouc Bel Air : 5,5 %
- Grans 5,8 %
- Auriol : 6,6 %
- Plan de Cuques : 7,6 %
- Rognac : 8 %
- Gréasque : 8,5 %
- Rognonas : 8,6 %
- Meyreuil : 10,2 %
- Châteauneuf les Martigues : 10,5 %
- Marignane : 12,4 %
- Septèmes Les vallons : 13,6 %
- Chateaurenard : 13,8 %
- Arles : 19 %
- Marseille : 19 %
- Aix en Provence : 19,1 %
Pour en savoir plus, lire la suite...
DH
Logement: «Christine Boutin se tire une balle dans le pied»
http://www.liberation.fr/actualite/societe/338278.FR.php
Le projet de loi sur le logement dévoilé hier par la ministre du Logement prévoit notamment d'assouplir les règles fixées par la loi «solidarité renouvellement urbain» (SRU), qui impose aux villes 20% de logements sociaux. Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation abbé Pierre, accuse Christine Boutin de revenir sur ses engagements.
Recueilli par Cordélia Bonal
Comment accueillez-vous le projet de loi de Christine Boutin ?
Dans l'ensemble nous aurions plutôt salué ce projet qui va dans le bon sens bien qu'il manque d'ambition eu égard à l'ampleur des besoins. Mais nous sommes déçus et choqués par le chiffon rouge qu'elle agite en proposant de prendre en compte l'intégration de l'accession sociale à la propriété dans les 20% de logements sociaux prévus par la loi SRU.
En revenant sur les critères de la loi SRU, Christine Boutin se tire une balle dans le pied à double titre. D'abord elle revient sur ses engagements, puisque qu'elle s'était engagée publiquement en février à ne pas toucher à ces 20%. Surtout, elle facilite la tâche des maires des communes qui font le moins d'efforts. Elle encourage ces mauvais élèves en leur disant: «Vous pouvez prendre le haut du panier pour rattraper votre retard». Autrement dit, cela revient à limiter les places destinées aux ménages les plus modestes.
C'est un très mauvais message, à contresens du discours qu'elle tient depuis des mois. La ministre rouvre la boîte de Pandore alors qu'elle dispose déjà de suffisamment d'outils pour inciter l'accession sociale à la propriété.
La ministre souligne les progrès réalisés depuis 2005 par les communes qui jusqu'alors ne respectaient pas la loi SRU. Vous partagez son optimisme ?
Sur 730 communes qui étaient reconnues «mauvaises élèves», 400 ont effectivement rattrapé leur retard. Mais 330 communes, soit 45%, ne respectent toujours pas la loi. Comment peut-on s'en contenter, six ans après la promulgation de la loi? Il y a une inflexion, certes, mais bien trop modeste.
Pourtant, cette loi commence à porter ses fruits, elle constitue aujourd'hui le moteur de la création du logement social. Ces trois dernières années, 90.000 logements sociaux ont été créés grâce à elle.
Et aujourd'hui la ministre veut en changer les règles en cours de route.
Voyez-vous tout de même des points positifs dans ce projet de loi ?
Il y a des avancées, comme la réhabilitation des quartiers anciens dans les centres-villes ou l'obligation pour les organismes HLM de relancer les constructions. Mais ces points positifs vont vite être masqués dans le débat public par la focalisation sur la loi SRU.
Concernant le droit au logement opposable institué en janvier, il y a à la fois moins de demandes que ce à quoi on pouvait s'attendre et très peu de dossiers qui aboutissent. Comment l'expliquez-vous ?
Outre le problème évident du manque de construction de logement pour satisfaire les demandes, c'est avant tout un problème de communication. Du côté des demandeurs, nombreux sont ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement de cette loi, qui sont découragés par la constitution du dossier, ou qui craignent de se voir attribuer un logement certes salubre mais trop éloigné de leur travail ou du centre-ville.
Du côté des collectivités, on n'informe pas assez la population, peut-être par crainte d'être débordé par les demandes. Bref, il y a une auto-censure générale.
Actuellement, 50% des dossiers sont refusés pas les comités d'évaluation.
Parfois le refus est justifié, mais en général la commission juge que le dossier n'est tout simplement pas prioritaire parmi les prioritaires. On pare au plus urgent. Résultat, depuis le 1er janvier, moins de 1000 foyers ont eu accès à un logement en France grâce au droit opposable.
Les autres ne font que remonter dans la file d'attente. Le droit au logement opposable, les gens n'y croiront vraiment que lorsqu'ils auront en poche les clés du logement qu'on leur promet.
Sur le même sujet
* Le gouvernement va réaménager les contraintes des quotas de HLM
<http://www.liberation.fr/actualite/societe/338168.FR.php>
* «Mettre à niveau le parc ancien en centre-ville»