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Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
27 février 2008 3 27 /02 /février /2008 06:06

Il y a quelques temps, Romano PRODI était l’exemple prôné par le PS pour les alliances au centre. Nous avons vu le résultat et les dirigeants du PS nous parlent un peu moins de l’Italie !… Il est intéressant de savoir et comprendre ce qui s’est passé, et d’en tirer les conséquences. Perdre ses valeurs dans des alliances, conduit au désastre italien…

 
 
 
A méditer !
 
 
 
DH
 
 
 

 


Pourquoi la Gauche écœure ses électeurs par Dario FO (*)

 
 
 

Le pays n'a plus de gouvernement et Berlusconi revient en fanfare. Pour Dario Fo, grande voix des progressistes et prix Nobel de littérature, c'est la gauche elle-même qui creuse son tombeau. Comme en France !

 
 
 
 
 

Marianne : Pourquoi le gouvernement de Romano Prodi est-il tombé ?

 
 
 

Dario Fo : Romano Prodi a réuni l'eau bénite et le diable ! Autrement dit, il a péché dans l'étang de la droite et de la gauche pour fonder l'Unione. Quelle erreur ! Toutefois, la situation est la même à droite. La Ligue du Nord est extrémiste, l'Alliance nationale et Forza Italia ne sont pas toujours du même avis. Toutefois, la droite a la capacité de se rassembler. Dès que le gouvernement Prodi est tombé, elle s'est immédiatement réunifiée. Dans l'adversité, la gauche, au contraire, devient de plus en plus conflictuelle. Le Parti démocratique qui devait sauver la gauche en évitant la fragmentation a paradoxalement joué un rôle important dans la chute du gouvernement Prodi. Dès son élection, Walter Veltroni, le maire de Rome et secrétaire général du Parti démocratique, a tendu la main à Silvio Berlusconi qui a d'abord fait semblant d'accepter de dialoguer. Pour ensuite licencier Weltroni comme on licencie un majordome dès qu'on n'a plus besoin de lui. Notre problème de fond, c'est que la majorité et l'opposition sont devenues des coalitions interchangeables.

 
 
 
Les partis de droite passent à gauche et vice versa ?
 
 
 

D.F. : II n'y a pratiquement plus de différences entre les deux coalitions. Des partis de la droite modérée comme l'Union des démocrates-chrétiens centristes pourraient effectivement adhérer au centre gauche. Ils sont sur la même ligne que des partis de l'ex-majorité, comme l'Union des démocrates centristes pour l'Europe, qui a provoqué la chute de Romano Prodi. Un centre gauche qui s'appuie sur une partie de la droite pour gagner les élections coûte que coûte ne peut pas gagner. La gauche italienne veut s'asseoir avec les patrons dans un carrosse tiré par les ouvriers pour prendre le pouvoir ! Ça ne peut pas marcher. Le centre gauche doit arrêter de prendre la droite comme modèle et comprendre qu'il y a des Italiens qui refusent la logique du pouvoir constitué, des Italiens qui ont une conscience autonome et une force culturelle, deux éléments qui n'existent pas à droite.

 
 
 

La droite berlusconienne va-t-elle gagner si des élections anticipées sont organisées au printemps ?

 
 
 

D.F. : L'électoral est écœuré par les contradictions de la gauche. Prenons l'exemple des missions militaires dans les zones à risques. Traditionnellement, la gauche répudie la guerre. Pour la droite, la guerre est un moteur qui permet à la classe dominante de conserver le pouvoir. Dans les discussions parlementaires sur la participation militaire en Afghanistan notamment, le gouvernement Prodi a adopté une position ambiguë, et ce malgré les pressions de la gauche radicale. Nous devions rester en Afghanistan pour participer à la reconstruction de la société et des infrastructures, pour aider les populations en détresse et restaurer la démocratie. En vérité, les enveloppes qui ont été régulièrement débloquées par le gouvernement servent à payer nos soldats, ces pauvres bougres qui risquent leur vie sur le terrain, et les armes. Nous avons augmenté les dépenses militaires et abandonné le terrain social en Italie. Il fallait, au contraire, financer des projets pour les jeunes en détresse, relancer l'emploi et réglementer la flexibilité qui ronge les demandeurs d'emploi. La gauche a menti et elle paie aujourd'hui le prix fort.

 
 
 

Vous accusez le centre gauche d'avoir trahi ses engagements ?

 
 
 

D.F. : Oui. Je pense notamment à la question du fameux conflit d'intérêts qui concerne l'incompatibilité entre les activités industrielles et politiques de Silvio Berlusconi. Ou encore aux lois qui permettent à des personnes condamnées d'échapper à la justice : le gouverneur de Sicile, Toto Cuffaro, inéligible à vie et condamné à cinq ans de prison pour collusion avec la Mafia, s'est cramponné à son fauteuil tant qu'il a pu ! Autre exemple : dans le domaine de l'éducation, la gauche avait promis une contre-réforme pour annuler les effets dévastateurs du gouvernement Berlusconi qui avait transformé le système scolaire en quasi-entreprise. Rien n'a été fait pour le secteur public. L'Etat a renoncé à jouer un rôle social dans le monde de la culture. Je pense aussi à la laïcité de l'Etat, à l'environnement. Et, surtout, à l'ingérence du Vatican alors que les églises sont vides, que le pape parle de la crise des vocations et qu'il faudrait profiter de la situation pour diminuer l'emprise de l'Eglise sur la société italienne. Nos dirigeants n'ont aucune culture, aucune éthique. Plus personne ne parle, la rébellion est finie. En Italie, les comiques sont les seuls à dire la vérité parce qu'ils sont les seuls à avoir une véritable conscience politique. C'est inquiétant.

 
 
 
Comment la gauche peut-elle renaître ?
 
 
 

D.F. : II faut d'abord arrêter de se faire harakiri. Assumons nos responsabilités politiques. La gauche doit modifier sa conception de la politique, faire son autocritique en profondeur. Sinon, nous sommes foutus et nous devrons entamer une immense traversée du désert qui pourrait durer au moins vingt ans ! Il faut former une équipe capable d'affronter l'ennemi, une armée qui ait un style et envie de gagner. Tout doit être calculé, même l'improvisation. Nous devons mettre au point un programme commun qui sera présenté et appliqué, ce que le gouvernement Prodi n'a pas fait. Prenons l'exemple du théâtre. Qu'est-ce qui a fait le succès de la Comédie-Française ? Sa structure culturelle qui lui a permis de fonctionner comme une machine aux moteurs parfaitement huilés. C'est cet exemple qu'il faut rapporter à la politique. Il faudra du temps pour créer cette conscience. Si les élections ont lieu au printemps, nous perdrons !

 
 
 

(*) Propos recueillis par Ariel Dumont.

 
 
 

Article paru dans le Marianne n°563 du 2 au 8 février 2008

 
 
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Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste