La France a peur, par Laurent Bonelli…
Mon épouse en revenant de Marseille écoutait la radio dans la voiture, et m’a signalé l’émission de » Là bas si j’y suis » sur le thème de « La France a peur ».
J’en profite au passage pour refaire de la publicité pour cette excellente émission de Daniel Mermet sur France Inter, qui avait bien failli, sans une grande mobilisation des auditeurs passer à la trappe.
Le thème de jeudi et vendredi dernier traitait en fait de l’insécurité et s’appuyait sur le livre de Laurent Bonelli :
« Depuis le début des années 80, le thème de la sécurité a connu une inflation sans précédent. Il semble, en effet, que l’insécurité soit devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle.
Aujourd’hui, avec Laurent Bonelli, retour sur la construction de l’"insécurité" dans le discours médiatique à travers le rapprochement de faits divers indépendants, leurs constitution comme "problèmes de banlieues" ou phénomènes de "violence urbaine", et le martèlement de la "montée de l’insécurité" dans les médias... »La bas si j’y suis, partie 1 du 7 février 2008
La bas si j’y suis, partie 2 du 8 février 2008
Pour revenir sur le local Vitrollais, c’est d’autant plus intéressant que la candidat UMP pour la municipale, appuyé par ses nouveaux amis venus de l’extrême droite souhaite refaire de l’insécurité, un des thèmes forts de sa campagne…
L’émission de Daniel Mermet est donc à écouter, et bien évidemment l’ouvrage de Laurent Bonnelli à lire dont je vous livre la quatrième de couverture :
Présentation de l'éditeur
« Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l’« insécurité » semble devenue l’un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l’adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.
D’où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Cet ouvrage montre que l’émergence de l’« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l’État social. C’est à partir de l’ensemble de ses dimensions qu’il aborde cette question, des transformations des quartiers populaires à celles du jeu politique, du traitement médiatique de la « délinquance » aux savoirs et expertises en tout genre mobilisés pour l’interpréter, des politiques locales de sécurité jusqu’aux mutations profondes intervenues dans l’organisation et les missions de la police, de la justice et de l’école.
Avec la reformulation progressive de la question sociale en impératif d’« ordre dans la rue », c’est tout un pan des relations entre les citoyens et les institutions républicaines qui a changé de visage. Un livre somme qui permet de prendre la mesure d’un changement d’époque.
DH