La fin des régimes spéciaux sera coûteuse pour les entreprises !
J’ai eu la surprise de lire un article du journal La tribune daté du 18/10/07, sur « la fin des régimes spéciaux qui sera coûteuse pour les entreprises ». Cela concerne la SNCF, EDF, GDF, la RATP, etc.
Cela m’a d’autant plus intéressé, que l’argumentaire développé, et les craintes des entreprises, qui d’une certaine façon s’arrangeaient et géraient leurs personnels en fonction des régimes spéciaux, ne faisaient pas la une de Tf1 !
Qu’en est – il exactement ? Je prendrai le cas de la SNCF, l’article de la tribune traitant en plus de la RATP, d’EDF et GDF.
Cette entreprise consacre chaque année 524 millions d’€ pour permettre à ses cheminots de partir plus tôt en retraite. Ce montant baissera effectivement très progressivement. Encore faudrait – il savoir ce que la direction de la SNCF intègre dans cette somme ? Car l’allongement de la durée du travail n’entrainera qu’un simple glissement des départs et donc des dépenses et qu’au bout d’un moment, cela reviendra au même.
L’éventuelle création par la SNCF d’un régime de retraite complémentaire à l’image de ce qui été fit dans la fonction publique représentera un coût important. Au passage les « privilégiés » de la SNCF ne bénéficient de retraites complémentaires comme les salariés du privé…
Avec l’allongement de la durée du travail, le glissement vieillesse technicité, le fameux GVT, qui augmente selon le nombre d’années passées dans l’entreprise sera mathématiquement plus élevé.
A la SNCF, les retraites sont calculées sur le salaire liquidable, inférieur de 12% au salaire imposable, qui comprend les indemnités de résidences et autres primes. La négociation portera sur l’intégration de ces primes dans le calcul de la retraite, ce qui ne sera évidemment pas sans incidence pour l’entreprise…
A la SNCF, rentrera dans la négociation la pénibilité pour des agents amenés à intervenir 365 jours par an, jours et nuits pour certains, samedis, dimanches et jours fériés. Si cela ne se traduit par une retraite prise plus tôt, cela se traduira autrement, avec un nouveau coût pour l’entreprise…
L’article de La Tribune, omet de parler du contrat social qui liait les cheminots et leur statut notamment la retraite et des salaires en dessous de ceux du marché. La pression pourra être plus forte à l’avenir sur ce point… Sinon l’entreprise perdra beaucoup de son attrait pour y rentrer…
En définitive, il apparaît que la fin des régimes spéciaux n’est pas une aussi bonne affaire pour les entreprises concernées ; le problème de la SNCF vis çà vis des retraites, c’est la démographie et surtout la déflation des effectifs, et pas les régimes spéciaux en tant que tels.
Le gouvernement s’attaque aux régimes spéciaux, pour mieux s’attaquer aux fonctionnaires et surtout au secteur privé. L’idée sous-jacente, c’est la retraite par capitalisation et la manne que cela représente pour les assureurs et autres organismes financiers. Mais pour ce faire, il faut monter les uns contre les autres…
A suivre…
DH