Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Référencement

Il y a actuellement  

  personnes connectées à Over-Blog dont  

  sur ce blog
  Blogue Parade - L'annuaire des blogues francophones - BlogueParade.com

 

Wikio - Top des blogs - Politique

Archives


Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 07:23

 



Ségolène ROYAL n’était pas ma candidate, pour tout un tas de raisons, qu’énumère d’ailleurs très bien Lionel JOSPIN.

 
 
 
Je trouve cependant que la charge de Jospin contre Ségolène ne manque pas de piquant. En effet, j’aurai aimé qu’il mette sa hargne d’aujourd’hui au service du PS hier. Ses tergiversations personnelles pour la Présidentielle, son refus de choisir une alternative à Ségolène lors de la désignation, le classe tout de même aussi dans les responsables de la défaite, sans parler de son abandon le 22 avril 2002 a soir…
 
 
 
DH
 
 
 
 
 
Jospin flingue Royal
 
 
 

Dans un livre que «Libération» s’est procuré avant sa parution, l’ex-Premier ministre charge la candidate socialiste défaite à la présidentielle.

 
 
 

Par PAUL QUINIO : lundi 17 septembre 2007

 

«N’allons pas plus loin.» S’il fallait choisir une phrase pour résumer le livre l’Impasse, que Lionel Jospin s’apprête à publier le 24 septembre chez Flammarion (1) et que Libération s’est procuré, ce serait celle-là. Elle surgit après 88 pages d’une charge ininterrompue, sonne comme une ultime piqûre venimeuse de rappel contre «une personnalité [qui] n’a pas les qualités humaines ni les capacités politiques» nécessaires pour remettre le Parti socialiste en ordre de marche et «espérer gagner la prochaine présidentielle». C’est évidemment de ­Ségolène Royal dont parle l’ex-Premier ministre, dont l’obsession manifeste au fil des lignes est de démonter ce qu’il considère être «un mythe», de dénoncer une candidature-créature des sondages et des médias, une erreur de casting, «une candidate qui était la moins capable de gagner», et, surtout, «une illusion» qui ne doit pas se prolonger.

 
 
 

Car l’objectif de l’Impasse est bien d’essayer de convaincre le PS et ses militants de ne pas récidiver en confiant à l’ex-candidate à la présidentielle les clés de la rue de Solferino lors du prochain congrès du PS, encore moins de lui fournir un deuxième visa de candidate à l’Elysée. Car, selon Jospin, malgré son aplomb et son courage, Royal, «une figure seconde de la vie publique», n’est «pas taillée pour le rôle». «Avoir commis une erreur [en la désignant] ne justifie pas qu’on la réitère», avertit l’ex-candidat, pour qui les raisons profondes de l’échec - c’est le titre d’un chapitre - tiennent à la personnalité de son ancienne ministre, à son style de campagne, à ses choix politiques.

 
 
 

Cible.  Lionel Jospin n’est pas le premier socialiste à attaquer en librairie Ségolène Royal. La rentrée politique chez les socialistes a même été une sorte de compétition pour figurer en tête de gondole des meilleurs pamphlets antiroyalistes. Mais Jospin n’est ni une caricature à la Claude Allègre ( la Défaite en chantant, chez Plon), ni un graphomane post­défaite à la Marie-Noëlle Lienemann ( Au revoir Royal, chez Perrin), pour ne citer que deux ouvrages déjà parus et prenant pour cible l’ex-candidate.

 
 
 

Lionel Jospin a été un premier secrétaire important du PS, un Premier ministre performant pendant cinq ans et deux fois candidat à l’Elysée. Flirtant avec un succès surprise en 1995. Sombrant sept ans plus tard, un certain 21 avril. Autant dire qu’il reste une figure historique du socialisme à la française, avec ses succès, son échec, dont l’avis continue de peser très lourd. «J’ai quelques titres [à m’exprimer] sans détour», écrit-il dans son introduction, en rappelant au ­passage son CV de seul leader socialiste avec François Mitterrand à avoir conduit la gauche à la victoire depuis cinquante ans. Assurant, toujours en introduction, écrire «en homme libre», pas animé par l’ambition, mais juste inquiet pour l’avenir de son parti, Jospin, comme souvent, se drape derrière «le devoir» pour justifier sa décision «de dire franchement» tout le mal qu’il pense de Royal. L’ancien Premier ministre assume d’autant plus la violence de sa charge qu’il estime avoir voulu, en n’écartant que tardivement l’idée de sa propre candidature, tirer la sonnette d’alarme et manifester sa «crainte». En vain.

 
 
 

Critique.  Mais au fait, que lui reproche-t-il au juste ? Passons d’abord sur les précautions d’écriture dont use Jospin pour se défendre de toute misogynie. Il aurait pu s’en passer. D’autant qu’elles fournissent l’occasion de s’interroger sur l’utilisation, façon lapsus, d’un savoureux imparfait : Ségolène Royal, à ses yeux, n’était pas en mesure de l’emporter, «non pas parce qu’elle était une femme, mais parce que j’avais pu me faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles». Femme, Ségolène l’est toujours, Lionel. Et toujours vivante…

 
 
 
Retenons plutôt la critique sur la mise à distance par Ségolène Royal du PS. C’est, pour Jospin, «une lourde erreur, pour un leader, que de laisser décrier sa propre formation politique», tant les partis, avec leurs défauts, sont indispensables à la vie démocratique. Jospin argumente son propos en dénonçant le statut de victime des éléphants sur lequel a surfé la candidate. Il en veut à Royal d’avoir alimenté un discours anti - élus et anti - élites, «leitmotiv [qui] appartient d’habitude à l’extrême droite ou aux mouvements populistes». Il brocarde les jurys citoyens chers à Ségolène Royal, fait la différence entre sa version «démagogique» de la démocratie participative et la pratique des conseils de quartiers de son ami Bertrand Delanoë  à Paris. Il reproche à l’ex-candidate ses inspirations sur la carte scolaire ou la sécurité, peu en phase avec les valeurs classiques de la gauche, et qui relevaient plus à ses yeux de «l’art de communiquer que de celui de gouverner».

 

 
 
 
Une fois désignée, Ségolène Royal aurait commis l’erreur, «enfermée dans un face-à-face narcissique avec l’opinion», de refuser la confrontation «sur le fond» avec son adversaire principal, Nicolas Sarkozy. Sur l’identité nationale, ses captations d’héritage (Blum, Jaurès…) ou son discours sur la valeur travail. L’aurait-elle voulu qu’elle n’aurait pas pu, tant, pour Lionel Jospin, l’ex-présidente de la région Poitou-Charentes a démontré depuis son entrée dans la vie politique peu d’appétit et de «talent» pour le débat d’idées et la controverse.
 
 
 

L’auteur ressert là encore la comparaison, défavorable, avec François Mitterrand. L’une se serait abîmée dans la médiatisation. L’autre «aimait d’abord, vivement, la politique et ses enjeux». Et, à la veille de l’échéance, estime Jospin, bien malin qui aurait pu connaître le point de vue de la candidate socialiste sur les grands problèmes du pays, moins encore sur ceux du monde. Parmi les exemples surlignés des «improvisations» royalistes : le voyage en Chine et «les propos de touriste» de la candidate sur la justice chinoise.

 
 
 
Au final, c’est à l’absence de crédibilité de la candidate sur le fond que s’en prend l’auteur, à sa volonté d’aller sur le terrain idéologique de l’adversaire, à sa manière de mettre en scène, seule au monde, sa soi-disant relation particulière avec les Français.
 
 
 
Mais l’Impasse ne serait pas un livre 100 % jospino-jospiniste sans un dernier reproche : Royal ne s’est pour l’auteur pas suffisamment appuyée sur les succès des années… Jospin. Pour lui, il aurait été pertinent de vanter les mérites de la période 1997-2002 et «de la prendre comme un socle, pour aller plus loin», pour soutenir la comparaison avec les gouvernements Raffarin et Villepin, dont Sarkozy était un ­ministre emblématique. «Ségolène Royal n’a pas fait ce choix. Par hostilité à mon égard ? Je ne saurais le démêler», s’interroge Jospin. Royal, elle, pourra démêler l’hostilité de l’auteur sans difficulté.
 
 
 

(1) L’Impasse de Lionel Jospin, Flammarion (coll. Café Voltaire), 142 pages, 12 euros.

Partager cet article
Repost0
Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste