Non au PS, tout le monde n’est pas d’accord sur tout !
L’intérêt de la défaite à la Présidentielle, s’il faut en trouver un, c’est que nous allons assister à la clarification de la ligne du PS. Pour être plus exact, il s’agira de la clarification des lignes.
En effet, aujourd’hui, il ne suffit pas de prôner l’unité du parti, mais plutôt de bien écouter les uns et les autres. Car il est de plus en plus évident qu’au sein du PS, tout le monde ne pense pas la même chose et que les avis sont aprfois totalement contraires.
Pour l'illustrer, je prendrai 2 exemples, celui des régimes spéciaux de retraite, et celui du mini-traité européen. Chacun a le droit de partager l’analyse de tel ou tel, là n’est pas le problème. C’est cette ligne de partage qui fera le PS de demain…A suivre, car je pense qu’il y aura d’autres exemples dans les semaines à venir…
DH
1 – Les régimes spéciaux des retraites10/09/07 : Manuel VALLS pour la suppression des régimes spéciaux
Manuel Valls, député PS de l'Essonne, a approuvé le principe de la réforme. Selon le député-maire d'Evry, "il faudra aligner les régimes spéciaux sur le régime général. C'est une question d'équité et une question financière". Il a toutefois mis deux conditions: "il faut privilégier la négociation, éviter la brutalité et il faut un passage au parlement". Il a aussi demandé que soit intégrée "la question de la pénibilité du travail". Pour autant, le député socialiste a ajouté qu'il ne fallait pas "faire croire aux Français qu'on règlera le problème des retraites uniquement à partir de la réforme des régimes spéciaux". Il a souhaité aussi qu'on "ne pointe pas du doigt les fonctionnaires". Manuel Valls a affirmé que "beaucoup de dirigeants socialistes murmurent" le même avis.
Communiqué de presse de Jean-Luc MELENCHON du lundi 10 septembre.
Après la droitisation constatée dans les discours tenus à l’université d’été de la Rochelle un nouveau seuil est franchi dans cette dérive avec le dossier des régimes spéciaux de retraites. Voici à présent que la modernisation du Parti Socialiste prétend se construire dans le suivisme à l’égard de la droite en pleine offensive contre les acquis sociaux des salariés. Je déplore le caractère unilatéral de l’expression socialiste à propos des régimes spéciaux de retraite qui facilite les mauvais coups du gouvernement de droite et du président de la République.
La nécessité de cette réforme n’est pas démontrée du point de vue de l’équilibre des régimes de retraite, encore moins s’agissant d’équité.
Les bénéficiaires des régimes spéciaux ne représentent en effet que 4,6 % du total des retraités et n’en représenteraient plus que 1,6 % en 2025.
S’agissant d’équité, la priorité serait plutôt d’égaliser les niveaux de cotisations des commerçants, artisans, agriculteurs et professions libérales avec ceux des salariés et de supprimer les régimes spéciaux de retraite exorbitants des PDG.
Gérard Filoche : Manuel Valls dit des choses auxquelles il n’a pas réfléchi et ne connaît rien, ça va contre nos syndicats, ça fait mal à la gauche, ça fait mal aux socialistes, ça fait le jeu de Sarkozy et Fillon.
Allonger la durée de cotisations alors que les Français du “réel” travaillent en moyenne 37 annuités est une pure arnaque : cela revient à leur demander se sauter à la perche sans perche ! Cela revient a leur imposer une retraite misérable et à les pousser, pour ceux qui peuvent, dans les bras des fonds de pension ! Quant aux régimes spéciaux, il ne faut pas les supprimer (ils ne coûtent rien ils ne prennent rien a personne !) il faut les élargir et les adapter à d’autres métiers ou souffrances et spécificités du travail l’exigent : dans le bâtiment, l’agriculture, la restauration, le transport... Dans ces métiers, à partir de 55 ans nombre de travailleurs sont usés et ont une espérance de vie limitée. Apres 55 ans, dans un cas sur 5, les salariés deviennent malades à cause du travail !
2 - Le mini traité européen :12/09/07 : Pierre Moscovici : « Le traité simplifié n'est pas une mauvaise chose »
Le député du Doubs est clairement favorable du traité simplifié proposé par Nicolas Sarkozy et à l'oubli de la proposition ségoliste.« Une approbation critique », c'est par cette formule que Pierre Moscovici exprime son souhait de voir son groupe parlementaire ratifier, avec la majorité, le traité simplifié européen. En marge d'une analyse critique de la politique étrangère menée par Nicolas Sarkozy lors de laquelle il a condamné « l'atlantisme » de la diplomatie française, le député du Doubs s'est montré très favorable au projet de traité européen tel que défini en juin. Même s'il «regrette » que certains pays – la Grande-Bretagne et la Pologne – rejettent La Charte des droits fondamentaux, il espère que les socialistes « voteront oui, plutôt que non » et même qu'ils ne s'abstiendront pas sur cette question. Exit, donc, la proposition de Ségolène Royal de soumettre le texte au référendum des Français… Pour Pierre Moscovici, il semble plus important d'accompagner ce traité qui permet « la relance du projet européen » et de ne pas ouvrir le débat, en dépit de l'opacité du texte. Reste à savoir quelle sera la position défendue par les socialistes, le député a bien précisé qu'il parlait « en son nom ».
Communiqué d’Henri Emmanuelli : "Mini-traité" : un simulacre inacceptableJe ne sais pas de quoi se félicite le Président de la république française, sinon d’avoir obtenu de ses partenaires le moyen de s’asseoir sur le vote des citoyennes et des citoyens de son propre pays. Ce mini-traité n’est en effet acceptable ni sur le fond ni sur la forme.
Sur la forme, substituer au vote légitime des français une ratification parlementaire ne relève pas de l’exploit mais de la falsification. Si, comme il le prétend, ce mini-traité est un exploit, Mr Sarkozy doit le soumettre au suffrage universel. On ne peut se prévaloir de ce dernier à tout bout de champ et commencer sa présidence en le mettant en quarantaine.
Sur le fond, excepté quelques habiletés qui ne trompent personne, rien ne bouge. L’objectif affiché de la « concurrence non faussée » a été gommé, mais les mécanismes de sa mise en œuvre demeurent dans leur intégrité. Tous les chefs d’état, comme les membres de la Commission, précisent que rien n’est changé : on enlève l’étiquette, mais on conserve la marchandise.
Le social reste totalement absent, et rien n’avance sur le vote à la majorité qualifiée sur la fiscalité : les paradis fiscaux continueront à bien se porter, et rien ne viendra affecter le mécanisme des délocalisations intra-européennes dont nos salariés de l’industrie font les frais.
Sur le terrain de la démocratie - l’impasse de l’Europe actuelle qui en explique beaucoup d’autres - on recule. La composition de la commission permettra une situation où les plus grands pays seront absents et le principe démocratique de base qui veut qu’un être humain en vaille un autre, restera lettre morte. La perspective d’une véritable construction politique européenne s’éloigne et la politique monétaire, archaïque et dogmatique, restera ce qu’elle est au détriment de la croissance européenne.
Sauf à renier un certain nombre des principes fondamentaux qui constituent leur identité, les socialistes ne sauraient prêter leur voix à ce simulacre qui consiste à imposer aux françaises et aux français ce qu’ils ont, en conscience et au terme d’un long débat, clairement rejeté
NB : Ne pas oublier que la position de MOSCOVICI est contraire à la motion de synthèse du dernier congrès de Nantes, N’hésitez pas à consulter le dossier sur le sujet sur ce blog.