Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

Référencement

Il y a actuellement  

  personnes connectées à Over-Blog dont  

  sur ce blog
  Blogue Parade - L'annuaire des blogues francophones - BlogueParade.com

 

Wikio - Top des blogs - Politique

Archives


Pour mieux connaitre  l’histoire politique de Vitrolles, gérée pendant 5 années (1997 - 2002) par l'extrême droite et le couple Bruno et Catherine MEGRET, plus de 200 articles de presse sont à votre disposition (colonne de droite, rubrique "thèmes" sur ce blog). A l'heure de la banalisation de l'extrême droite, un devoir de mémoire s'impose avec l'expérience vécue à  Vitrolles.

Cette histoire politique est désormais complétée par des vidéos que vous pouvez retrouver dans le thème "l'histoire politique de Vitrolles en vidéo", dans la colonne de droite. Cette rubrique sera renseignée au fil du temps.

@ DH
15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 07:12

A l’heure ou le PS est tenté par la « droitisation de ses valeurs », la déclaration de Maire Noëlle LIENEMANN au conseil national du PS 12 mai 2007 tranche un peu. Son analyse me parti plus pertinente, et en tout cas, elle me convient parfaitement !
 
 
 
Le PS a déserté le monde de l’entreprise, ce qui entraine une coupure avec les salariés, et les réalités du monde du travail du secteur privé notamment. Un vrai travail est à faire, ainsi qu’une véritable reconquête des électeurs qui faute d’offre concrètes se sont laisser tenter par Nicolas SARKOZY.
 
 
 
A suivre,
 
 
 
DH
 
 
 
 
 
L’ intervention de Marie - Noëlle LIENEMANN au Conseil National du Parti Socialiste du 12 mai 2007
 
 
 
 
 

Chers amis, chers camarades, face à une droite dure, nous avons besoin d’une gauche forte. C’est pourquoi l’essentiel aujourd’hui est bien de gagner nos élections législatives et d’en faire un succès. Il y a un temps pour tout, nous aurons le temps des analyses, des bilans, mais l’urgence aujourd’hui est la reconquête. Nous devons partir du socle de l’élection présidentielle, mais il est clair qu’il faut regagner du terrain dans le cœur de cible de la gauche, chez les salariés, chez les employés car nous n’avons pas fait le plein dans cet électorat. Et il suffit de regarder la carte géographique pour voir que les terres ouvrières, que les terres industrielles n’ont pas répondu présentes à l’appel.

 


Alors, il nous faut, dès ces élections législatives, tenter de les reconquérir. Et pour cela, il n’y a pas de miracle. Il va falloir démonter pied à pied toute une série d’illusions, de thématiques que Nicolas Sarkozy a développées pour eux en contradiction flagrante avec bien d’autres de ses points de vue et qui ont su, hélas, parfois les séduire, et en tout cas les égarer.

 


Il y a la question salariale, le « travailler plus pour gagner plus », nous devons y opposer avec fermeté une augmentation générale des bas et moyens salaires car notre stratégie doit être : gagner plus pour travailler tous. D’ailleurs, rappelez-vous le débat, il a bien expliqué que travailler plus était important pour gagner plus car gagner plus allait créer de la croissance. Donc la thématique selon laquelle le pouvoir d’achat des couches populaires porte la croissance est une thématique majoritaire dans ce pays. Et si le doute s’est instillé sur la question du SMIC et des salaires, c’est que nous-mêmes n’avons pas toujours avec clarté défendu cette ligne stratégique.

 


Premièrement, le SMIC est essentiel, mais il devait entraîner l’ensemble des salaires, mais surtout la crédibilité de cette proposition revenait au fait que nous proposions, en tout cas dans le projet socialiste, et je l’espère dans la plate-forme législative, nous proposions une refonte du calcul des cotisations sociales et nous proposions une refonte des aides aux entreprises pour pouvoir permettre aux PME qui ont beaucoup de salariés d’assumer l’évolution des salaires.

 


Et cela nous ramène au cœur de cible politique : la gauche, c’est d’abord un socle sociologique, c’est d’abord les travailleurs, c’est l’alliance des productifs. François Mitterrand l’avait dit le soir de la défaite de 1974, mais nous étions à 49 %, la gauche va gagner parce qu’elle unit les forces de la jeunesse, de la création et du travail. C’est ce socle politique-là, sociologique-là, qui est aujourd’hui encore le garant de la victoire et de l’identité de la gauche.

 


Le deuxième grand sujet, c’est l’Europe. Quand vous pensez que Sarkozy est capable de nous vendre à la fois un mini-traité qui va faire plaisir à tous les libéraux et en même temps la préférence communautaire, et que nous, alors qu’une large part de notre électorat a voté non au référendum, nous sommes balbutiants sur la capacité d’imposer un nouveau rapport de forces dans l’Europe pour réorienter sa construction dans un sens moins libéral, plus protecteur et qu’il faut défendre avec force l’idée de l’Europe sociale, si nous sommes timorés sur ce sujet, chers amis, chers camarades, nous ne récupérerons pas ce cœur de cible de la gauche.

 


Le troisième grand thème, ce sont les services publics, nous n’en avons pas assez parlé dans cette campagne parce que c’est ce qui fédère la France des villes et des campagnes, c’est ce qui fédère le périurbain avec la France agricole. Et, dans ces territoires, nous n’avons pas là non plus fait le plein des voix. Quand on a revendiqué EDF 100 % publique, nous ne l’avons pas assez dit, c’est à la fois reprendre la main sur des plans stratégiques pour notre économie et pour notre industrie, et c’est en même temps développer les services publics. Nous avons des sujets d’actualité, la libéralisation de La Poste vient d’être acceptée par le gouvernement français, le Livret A va être démantelé et menace les services publics. Et même le bel enjeu écologique, il est porteur de la nécessité du service public. Qui peut imaginer qu’on va dépolluer nos eaux, nos océans, sans créer enfin un vrai service public de l’eau dans ce pays ?

 


Alors, si je m’enflamme un peu, c’est que j’ai l’intime conviction que se jouent autour de ces sujets-là, non seulement notre victoire électorale, mais cette question essentielle de l’identité nationale.

 


Oui, il y a un problème d’identité nationale, oui, c’est un challenge politique entre la gauche et la droite de savoir qui va porter l’identité nationale. Cela a toujours été un débat.

 


Celui qui a gagné dans ce pays, qu’il soit de gauche et de droite, est celui qui a préempté le camp républicain, qui a donné le sentiment à juste ou à mauvais titre de défendre l’idéal républicain. Et Sarkozy, dans la filiation de la droite, a mis le paquet sur l’ordre républicain, sur les droits civiques et civils, notamment de la propriété, pendant que la gauche qui a toujours historiquement été portée par Jaurès, avait comme contrepoids la République sociale, celle des droits universels, celle de la redistribution, celle de la mutualisation des risques. C’est cette vision là que nous devons porter car c’est celle-là qui nous fera reconquérir du terrain sur Nicolas Sarkozy. Elle a un nom, elle s’appelle la République de Jean Jaurès. Cet héritage qu’il veut nous capter en citant Blum et Jaurès. Et moi, je vous le dis, ce n’est pas en allant chercher dans la social-démocratie en crise de l’Europe du Nord où je ne sais où ailleurs un modèle pour l’avenir de notre pays. Ce modèle, nous l’avons en germe, nous devons le dépasser, nous devons l’actualiser, nous devons lui donner de la force, c’est le socialisme républicain de Jaurès et qu’on ne nous fasse pas l’idée de ces alliances au centre qui visent à nous faire perdre notre âme. Nous ne tirerons à nous une grande majorité de ce peuple que si nous sommes forts. Et, pour être forts, il faut des repères clairs, il faut des valeurs assises, assises dans l’histoire, ouvertes sur la modernité. Ces valeurs claires, nous les avons, il nous suffit d’être les dignes héritiers de Jaurès : ouverts à tous, mais aucune alliance organisée avec un centre que nous sommes en train de créer car nous légitimons que nous sommes insuffisants, que nous ne sommes pas modernes, que nous n’avons pas assez évolué, on leur laisse le champ de la modernité pour nous justifier ensuite des alliances qui nous feront perdre notre âme, perdre aussi sur notre gauche, je pense que la force du Parti socialiste est suffisante pour redresser la barre autour de cette belle thématique, la République sociale.

 



Il est entendu que nous n’engageons pas, dans le Conseil national d’aujourd’hui, une analyse approfondie de la défaite mais, puisque les camarades qui m’ont précédé ont un peu effleuré le sujet, je voudrais à mon tour livrer très rapidement deux réflexions.

 


Premièrement, je crois que nous avions raison, début 2005, quand dans un texte que tout le monde a oublié depuis nous avions ensemble posé le diagnostic de la fragmentation des couches populaires et moyennes. Car, ce que cette élection a confirmé, me semble-t-il, c’est que, s’il existe dans les faits le clivage entre le capital et le travail, il ne structure plus dans les têtes le comportement politique des français.

 


Ce qui prend désormais le pas, et cela a été dit ce matin, au sein même des couches populaires et des couches moyennes, c’est un antagonisme entre les inclus et les exclus, c’est l’antagonisme que la droite désigne de façon dangereuse comme étant l’antagonisme entre les salariés et les assistés ; et cet antagonisme, nous le voyons bien, est d’autant plus puissant qu’il se superpose désormais, ne nous voilons pas la face, à une lecture ethnique et raciale des clivages sociaux.

 


Ce que cette élection a confirmé, c’est que la droite, en France comme partout, dès lors qu’elle bascule du libéralisme vers le populisme, dès lors qu’elle est conduite par un leader habile, capable d’épouser et de manipuler ces antagonismes, le peuple peut constituer autour d’elle un bloc sociologique majoritaire allant des couches populaires les plus intégrées jusqu’à la bourgeoisie aisée. Et ce que cette élection confirmer par conséquent aussi, c’est que la gauche contemporaine, en France comme ailleurs, ne peut faire face structurellement à ce défi que si elle est elle-même capable de produire une offre politique très forte qui fédère les couches populaires et les couches moyennes autour d’un certain nombre d’orientations économiques, sociales, fiscales, fortes et lisibles. C’est ce qui nous a manqué, à l’évidence, et c’est là qu’il faudra reprendre le travail idéologique et programmatique dans les années qui viennent.

 


Deuxième réflexion, je vais très vite : je crois que nous allons devoir rediscuter très sérieusement de l’analyse que nous faisons de la nature de la crise démocratique française. Tous autant que nous sommes, et à des degrés divers, nous avons eu un peu tendance au cours des dernières années à mettre surtout l’accent sur les problèmes de rénovation institutionnelle, sur les problèmes de dialogue social, sur les problèmes de démocratie participative. Or, nous avons été battus dans cette élection par un adversaire qui, lui, a fait le pari délibéré de l’offre politique ; une offre politique certes contradictoire, certes démagogique, certes simpliste, mais qui s’est présentée formellement comme un ensemble de solutions opératoires aux problèmes des Français. Et, personnellement, cette élection m’a confortée dans la conviction que la crise française est avant tout une crise de l’offre politique et que nous devrons travailler pour montrer que nous avons nous aussi, la gauche, des réponses opératoires aux grandes questions de la période.

 


Voilà, c’est de tout cela, je crois, que nous aurons à débattre demain, comme nous aurons bien sûr à débattre, cela a été dit, des conditions idéologiques et politiques qui font que ces questions que nous nous posions déjà en 2002, nous n’aurons pas à nous les reposer en 2012.

Partager cet article
Repost0
Published by Didier HACQUART - dans Parti Socialiste